Cacao certifié/Le cri de détresse des exportateurs locaux face à la concurrence des multinationales
Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
Les exportateurs nationaux de cacao lancent un cri de détresse au conseil du café et cacao(Ccc),régulateur de cette filière en Côte d’Ivoire. Selon le groupement des négociants ivoiriens(GNI) du cacao, les chocolatiers signent uniquement des contrats de cacao certifié avec les sept (7) grandes multinationales présentes en Côte d’Ivoire à qui sont exclusivement accordées quatre vingt dix sept pour cent (97%)de la prime. Ils interpellent le régulateur de la filière café-cacao en vue de les protéger.
Les exportateurs ivoiriens de cacao craignent de faire faillite si les majors, entendez les grandes multinationales, ne leur laissent pas la possibilité de poursuivre leurs activités. C’est pour quoi ils exhortent le conseil du café et cacao à être vigilant. Comme le confie Michel Kouamé, un exportateur présent au port autonome de San Pedro » On assiste à une asphyxie des entreprises locales d’exportation de fève de cacao qui se fait par le biais du cacao certifié durable.«
Le cacao certifié fait le bonheur des producteurs de Côte d’Ivoire. Les cacaoculteurs qui appliquent la méthode de production durable vendent leur produit à un peu plus de 825 fca/kg cette année. Cependant, pour Ouédraogo Amadé, exportateur à Méagui » , la certification est en train d’exclure les exportateurs ivoiriens. La prime payée aux producteurs a aiguisé l’appétit des multinationales. » Drissa Konaté, un exportateur de la région du Loh Djiboua, à Divo, parlant au nom du groupement des négociants ivoiriens de cacao, dit ne pas comprendre pourquoi » les grands chocolatiers ne signent les contrats de cacao certifié qu’avec seulement les sept (7) grands multinationales présentes en Côte d’Ivoire à qui 97 pour cent des primes sont exclusivement accordés » . Poursuivant, il ajoute que depuis deux à trois ans les multinationales sont en train de faire tout pour exclure les opérateurs ivoiriens définitivement du marché de cacao certifié. Et il arrive parfois aux coopératives de vendre toute leur production au prix conventionnel aux multinationales.
Le groupement de négociants ivoiriens (GNI) ou exportateurs locaux de cacao qui disent être dans l’agonie demandent au au conseil du café et du cacao(CCC) de les protéger et de les autoriser, le cas échéant, à aller à la transformation.