Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net
Venus de contrées différentes, ils ont décidé de faire parler de leur talent dans l’univers de la musique déjà infesté par le piratage des œuvres de l’esprit. Analphabètes certes, mais bien au faite des objectifs qu’ils visent. Leurs instruments musicaux traditionnels en main (guitare sèche à trois cordes, taillée dans un style primaire), ils proposent leurs mélodies dans les lieux publics de la ville de Bingerville. Eux, ce sont Koffi Kouamé Chagrak, natif de la région de Bocanda et Konan Konan Félicien, originaire de Toumodi et plus particulièrement du village de Douga. « Je me suis lancé dans cette musique tradi-moderne par amour. J’étais du côté de Soubré auprès de mon frère ainé et c’est de là-bas que j’ai été piqué par le virus de la musique du terroir », évoque Chagrak. A l’origine, il portait une admiration particulière sur des artistes de la même mouvance tradi-moderne qui faisaient la fierté du peuple Baoulé « et à force de les côtoyer, j’ai été piqué par le virus et voilà ». Pour son compère Konan Konan Félicien, il a choisi cette voie « par amour depuis les années 2009. Et par un pur hasard, j’ai rencontré le frère Kouamé Chagrak, en 2011, avec qui je m’entends bien d’ailleurs. Nous avons formé ce duo pour booster cette sonorité tradi-moderne en égayant des moments de réjouissance (mariages, baptêmes etc.) ». souligne-t-il. Mais en attendant l’arrivée d’un mécène pour les sortir de cette dépendance sociale, ce duo choc exerce d’autres activités qui les aident à se procurer quelques gains pour le quotidien. « Nous nous débrouillons sur des chantiers de construction immobilière. Nous sommes des électriciens, des plombiers, des maçons », assurent-ils. Koffi Kouamé Chagrak et Konan Konan Félicien sont des amateurs, ils débutent, il faut bien leur mettre le pied à l’étrier et c’est assez prometteur, car ils ont du talent.