Bingerville : Ayaké Germain, Directeur de Campagne, livre les priorités du Maire Issouf Doumbia
La rédaction – Afrique Matin.Net
Le mardi 13 novembre 2018, l’honorable Ayaké Germain, spécialiste en stratégies politiques et sociales, et Directeur de campagne du nouveau maire de Bingerville, Issouf Doumbia, a rendu une visite de courtoisie au journal Afrique Matin. A cette solennelle occasion, des échanges avec les journalistes ont permis à l’homme de main du Maire de dévoiler les grandes ambitions de la nouvelle équipe municipale pour la ville de Bingerville.
Votre liste est la plus jeune des dernières municipales, vous avez été reçus par le président de la république. Que pouvez-vous dire de cette succession d’événements ?
Je voudrais en entame remercier la rédaction d’Afriquematin pour l’opportunité qu’elle offre au Député maire Issouf Doumbia que nous représentons modestement sur ce plateau. Je Tiens en outre à féliciter votre site pour la distinction qui lui a été faite par la banque mondiale. A notre niveau, tout en gardant la tête froide, nous tenions à remercier les populations, les électeurs qui nous ont fait confiance. En effet, il n’était pas évident que nous sortions vainqueurs face à des têtes fortes comme le maire sortant Beugré Djoman, tête de liste du parti au pouvoir, le RHDP UNIFIE, et qui, dit-on, serait plus expérimenté que nous. Malgré la jeunesse de notre liste, les populations nous ont fait confiance. Nous pensons que ce sont nos arguments et nos actions qui ont fait pencher la balance en notre faveur. Nous ferons tout pour mériter la confiance des électeurs. Pour en revenir à notre rencontre avec le chef de l’Etat, c’est tout un honneur qui nous a été fait et nous commençons à mesurer le poids des responsabilités naissantes. Nous pensons qu’avec son aide et l’appui du gouvernement, nous sortirons à coup sûr Bingerville de sa léthargie. Je profite donc de votre tribune pour dire merci au président de la république qui a écourté le conseil des ministres, ce jour-là, pour nous recevoir.
Sous quel signe placez-vous le mandat de la nouvelle direction municipal ?
Notre slogan est ‘’BINGERVILLE EN MARCHE’’. Nous voulons apporter quelque chose de nouveau à Bingerville, redynamiser la commune. Deuxième capitale de la Côte d’Ivoire et ayant tout hérité de la colonisation, Bingerville est tombée dans une léthargie qui ne dit pas son nom. Nous plaçons donc ce mandat sous le signe du travail. Nous allons privilégier les grands chantiers. Remettre en l’état les infrastructures de base, le réseau électrique et hydraulique. Et ensuite nous ferons face aux autres secteurs, notamment l’éducation, la santé et les autres défis qui nous attendent sur le terrain.
Concrètement, quels sont les chantiers prioritaires?
Dans notre dépliant de campagne, nous avons inscrit les infrastructures en pôle position. Je le répète, Bingerville est la deuxième capitale de la Côte d’Ivoire. Nous avons tout hérité de la colonisation. Sur 23 km de routes officielles, seulement 3kms sont bitumés. L’histoire nous apprend que le premier bitume de Côte d’ivoire a été érigé à Bingerville en 1914, dans l’enceinte de l’orphelinat. Et depuis lors, rien n’a été fait. C’est vrai que le chef de l’Etat, à la faveur des PPTE, a bitumé des voies dans certains villages de la commune. Nous lui témoignons encore notre reconnaissance. Merci aussi au gouverneur du district d’Abidjan qui s’est impliqué dans ces travaux. Mais beaucoup reste encore à faire. Par exemple le reprofilage des voies pour rendre celles-ci praticables. Le réseau hydraulique et électrique actuel est vieillissant et ne peut plus faire face à l’extension de la ville et à la démographie. Toutes les infrastructures sont devenues vétustes et inadaptées. Mais sachez que nous n’avons pas attendu d’être élus pour entamer des actions au profit des habitants. Le reprofilage de certaines voies est déjà à notre actif. Le samedi 17 novembre prochain, nous allons lancer le programme de curage de tous les caniveaux de Bingerville. L’assainissement est un problème majeur dans la commune surtout dans le quartier de la SICOGI. Sous fond propre, nous avons équipé le service technique de la mairie pour ces travaux. Au niveau du marché, nous avons dégagé les ordures qui avaient été accumulées depuis des mois parce que les prestataires n’avaient pas été payés. Nous poursuivons pour dire que le chef de l’Etat qui nous a fait l’honneur de nous recevoir a instruit un certains nombre de ses collaborateurs, dont la ministre de l’éducation nationale qui nous vient spontanément de nous faire un don de 1000 tables bancs. Nous nous sommes attelés à la réhabilitation de la toute première école de Bingerville, l’école de GBAGBA sud. Toutes ces actions pour vous dire que nous sommes en plein dans nos priorités.
A l’instar des autres contrées de la Côtes d’Ivoire qui font écho de l’appel national à la réconciliation, que comptez-vous faire pour réunir tout le monde autour de vous?
Tous le monde sait que notre commune est par excellence une commune de paix et de tranquillité. Pour preuve, pendant la crise postélectorale de 2011, Bingerville était le grenier et le refuge des populations de la ville d’Abidjan. Nous n’allons donc par faire mentir notre réputation. Nous allons toujours continuer de mener des actions. Nous sortons d’élections et nous savons aussi que ces joutes ne sont pas sans laisser des séquelles. Nous tendons la main à nos adversaires. Le jour de l’investiture du premier magistrat de la commune, un appel solennel sera lancé à l’endroit de tous afin que nous puissions travailler avec tous les fils de Bingerville. La devise de ce pays est Union Discipline Travail. Comme le disait le père fondateur de cette nation, on ne peut vivre dans la division. Chez nous les ébriés, il y a un adage qui dit que même si vous mettez deux noix de coco dans un sac et qu’elles se cognent, ce n’est pas pour autant que vous devez vous débarrasser de ce sac. En digne fils d’Houphouët Boigny, les enfants de ce pays sauront se retrouver pour faire émerger ce pays.
Le traitement du Foncier rural est un problème épineux dans la commune de Bingerville. Que ferez-vous pour assainir ce secteur ?
Bingerville fait 10200 hectares en termes de superficie. Notre commune n’a pas de site industriel, ni de grands commerces pour tirer en avant l’activité économique. Bingerville est la seule commune où les e magasins de nos frères libanais n’ont pas pignon sur rue. C’est un indice de la réalité économique de notre commune. La seule potentialité réside à l’heure actuelle dans le foncier rural. C’est pour cela que beaucoup de frictions sont visibles dans ce domaine. Mais en tant que spécialistes dans ce secteur, votre serviteur ici présent et le maire Issouf Doumbia, nous allons avec d’autres personnes qualifiées, conjuguer nos expériences au service de notre commune pour réduire les conflits dans ce secteur et faire en sorte que Bingerville puisse rassurer les investisseurs dans ce domaine. Nous avons le chef du village d’Adjamé-Bingerville, chef central des villages de la commune, qui est un expert dans ce domaine. Nous lui avons demandé ses services qu’il nous a déjà garantis.
Quel est, pour clore cet entretien, l’invite que vous faites à l’endroit de vos populations ?
Nous venons tout juste du village d’Abatta ou nous sommes allés remercier les populations pour leur confiance à notre endroit. Nous allons très bientôt faire une tournée de remerciement partout dans la commune. Pendant la campagne, nous nous sommes déplacés. Aujourd’hui nous avons été élus, il est opportun que nous continuons sur cette lancée pour aller vers les populations et non nous contenter de communiqués lapidaires. Le doyen qui faisait la prière dans le village d’Abatta a dit merci à ceux qui nous ont voté aussi bien qu’à ceux qui ne l’ont pas faits, ceux qui nous ont menti. Contrairement à ce qui est dit, les élections se sont déroulées dans le calme à Bingerville. Les résultats des urnes ont donné pour vainqueur la liste conduite par l’honorable Issouf Doumbia. Merci aux jeunes de la commune, aux femmes, aux chefs de village, à toutes les franges de la population qui nous ont fait confiance. C’est ensemble que nous pourrons développer Bingerville.