Par Vouzo Zaba – Afriquematin.net
Est-ce à dessein que les policiers vivent ce calvaire ou est-ce parce que les plus hautes autorités de l’Etat à savoir le président de la république Mr Alassane Ouattara et le ministre de tutelle en charge de la sécurité nationale, Mr Hamed Bakayoko, sont impuissants face à ce dossier ? La question mérite d’être ouvertement posée après ce qu’il nous a été donné de constater : Des policiers obligés de se loger dans des studios et ce, dans certaines communes à risques de la ville d’Abidjan, communes dont nous tairons volontairement les noms pour ne pas indisposer les premiers magistrats. Comment, dans ces conditions, peuvent s’acquitter de leurs obligations avec sérénité et rigueur, ceux dont les familles sont exposées à la merci de scélérats et autres bandits de grands chemins qui, après avoir purgés leur peine, ne songent qu’à se venger des forces de l’ordre ?
En effets, aux dires de plusieurs agents que nous avons approchés ces derniers jours et qui ont voulu garder l’anonymat, la situation devient intenable pour ceux des leurs qui sont en fonction dans les grandes villes et particulièrement à Abidjan à cause du cout très élevé des loyers des logements. Ceux qui n’ont pas la chance d’aménager dans des résidences de fonction se voientcontraint d’entamer le parcours de combattants. Celui-ci consiste à trouver un appartement dans un quartier aux normes de sécurités assez satisfaisante, une donne qui n’est évidemment pas chose facile pour un modeste fonctionnaire de police. La seconde préoccupation et de loin la plus inquiétante pour l’ensemble des membres de la profession est ce que l’on pourrait nommer à ce jour ‘’bail des policiers, boulet du pouvoir Ouattara’’. Ce ne sont pas les récriminations à l’endroit des pouvoirs publics face à ce dossier qui sont nouvelles mais la menace des agents que nous avons rencontré sur le terrain, menace quant à prendre leur responsabilité pour régulariser ‘’vaille que vaille’’, selon les termes que certains d’entre eux ont utilisé, leur situation. L’un d’eux qui nous a approcher et qui justifie son mécontentement s’appuie sur l’article 131 de la loi 2001-479 du 09 aout 2001 portant statut personnel de la police nationale et qui stipule que « en cas d’impossibilité de fourniture d’un logement, le fonctionnaire de police bénéficie d’une indemnité de logement dans les mêmes conditions et aux mêmes taux que les militaires des forces armées nationales de côte d’ivoire et des gendarmes de la gendarmerie nationale ». Un début de résolution de ces problèmes dans le sens du paiement de ces indemnités pour les ayant droit est-il effectif ? Rien n’est moins sûr. Malgré la convention signée par le fond de prévoyance de la police nationale, la b.o.a et l’addho pour la réalisation de 5000 logements au bénéfice des agents de police, le calvaire continue pour les agents et leurs familles.
Les autorités en charge du dossier devraient dès maintenant prendre le taureau par les cornes pour éteindre ce feu qui couve et qui ne présage rien de bon à ce pays qui renait de ses cendres.
