Eaux et Forêt/ Que devient le Projet de concession de certaines forêts classées ?

Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net

Il y’a quelques semaines de cela, le Président de la République SEM Alassane OUATTARA procédait à la signature du décret n°2021-437 du 08 septembre 2021, fixant le cadre général de gestions de 86 forêts classées du domaine forestier privé de l’État éligibles au régime de concession. Jusqu’à ce jour les choses semblent toujours au point mort.

Le constat qui est fait depuis cette signature de décret jusqu’à ce jour, c’est que rien n’a évolué. Bien au contraire. Ordre a été donné à certains agents de la Direction de la Police forestière et de l’Eau d’arrêter toute activité dans les forêts classées au mépris des dispositions dudit décret qui non seulement ne mentionne à aucun moment que la SODEFOR n’a plus de droits de regard sur ces forêts, mais il stipule que la concession ne sera définitive que si certaines dispositions sont prises.

Parmi celles-ci, nous notons le choix de la forêt en question par un concessionnaire et la validation de ses offres par un conseil interministériel.

Malgré ces dispositions le ministre a procédé à l’arrêt des travaux de certains exploitants, qui ont signé une convention légale de gestion de ces forêts, quelques jours après la publication dudit décret.

En réalité, la mise en concession des forêts classées n’est que la face cachée de l’iceberg.

Y a-t-il eu une phase expérimentale de la mise en concession de ses forêts ? Selon nos investigations, aucune forêt n’a fait l’objet d’essai et selon un expert du Ministère des Eaux et forêts, ils auraient proposé au ministre de prendre une forêt par réalité sociologique des zones de la Côte d’Ivoire afin de dupliquer la même expérience. Malheureusement, rien n’a été fait jusque-là.

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Pourtant, parmi ces forêts, au moins 6 sont conservées à plus de 50℅ et renferment des troupeaux de grands mammifères tels que notre symbole, l’ÉLÉPHANT. Quel gâchis !

Et toutes ses têtes pensantes du Ministère sont obligées de s’aligner au risque de perdre leurs postes.

« La mise en concession des forêts classées sans un cadre pilote relèverait d’un drame à la fois sociologique, écologique et économique pour notre pays dont le plus grand perdant sera les générations à venir » disait un responsable du Ministère des Eaux et forêts. Confiera D. À un agent sous le couvert de l’anonymat avant d’ajouter :

Aujourd’hui, pendant que la COP 26 se tient on fait des campagnes dites de reboisements en plein mois de novembre (une période non conseillée pour ce genre d’activités).

 Le Ministère devrait être plus transparent sur les résultats de sa politique de reboisement et indiquer réellement le bilan de ces nombreuses campagnes médiatiques.

Vous verrez des choses à vous couper le souffle si vous arrivez sur lesdits sites des campagnes précédentes. » Vivement que la Côte d’Ivoire puisse miser sur reforestation avec les compétences avérées.