Elections en Afrique/La Cédéao et l’UA, des clubs d’amis entre chefs d’Etat

La Cédéao et l’union africaine viennent de féliciter les présidents Ouattara de Côte d’Ivoire et Condé de la Guinée pour leur élection à un troisième mandat, chacun dans son pays. C’est tout de même hallucinant que ces deux organisations du continent se comportent ainsi.

Regarder les populations de ces deux pays protester contre les mandats de trop et laisser faire ou manifester avec des violences et avec des morts, jusqu’à l’élection de ces derniers et venir les féliciter pour leur réélection, est un acte qui frise la moquerie de celles-ci. Ces organisations prétendent pourtant promouvoir la démocratie et l’Etat de droit.

On ne peut pas promouvoir des idées ou concepts et laisser des chefs d’Etat ne pas les respecter. Les opposants et les organisations de la société civile le dénoncent depuis le début, et dans chaque pays où les lois ont été piétinées par ces derniers.

« À défaut de pouvoir empêcher ce genre de situation, la bienséance devrait les inviter au silence de ces deux institutions plutôt que de se précipiter aux félicitations du président élu à un troisième mandat controversé..

Selon ces derniers, ils se présentent à ces élections en violation de leurs constitutions ou en les modifiant pour se maintenir au pouvoir, sans que ces institutions africaines ne puissent rien empêcher. Elles peuvent néanmoins les féliciter après leur élection contestée et émaillée de violences, de morts d’hommes et de destructions de biens.

Du coup, on peut penser qu’elles se font complices de ces agissements qui consacrent le recul de la démocratie sur le continent. Elles fonctionnent en définitive comme des clubs d’amis, ceux des chefs d’Etat en fonction, sans se soucier du bien-être des populations.
C’est donc un échec pour ces institutions qui perdent toute estime devant les populations du continent.

En Côte d’Ivoire, leur médiation a échoué et c’est pour cette raison que nous nous sommes retrouvés dans cette situation de crise aggravée par les nombreux décès.
Tant qu’elles n’auront pas de pouvoir de coercition sur les États membres, leurs actions ne permettront jamais le règlement de quelque problème que ce soit, même le plus minime.

Sinon comment comprendre qu’un État comme la Côte d’Ivoire puisse refuser de se soumettre aux décisions de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, instrument judiciaire de l’UA, et recevoir les félicitations de celle-ci, adressées au vainqueur d’une élection qui été émaillée de nombreuses violences, du fait du non-respect de ces arrêts ?

À défaut de pouvoir empêcher ce genre de situation, la bienséance devrait les inviter au silence de ces deux institutions plutôt que de se précipiter aux félicitations du président élu à un troisième mandat controversé.

Les vies humaines perdues coûtent chères et ne pourront jamais être remplacées. Il faut avoir du respect pour les morts. Nous sommes Africains avant tout.

Source : Opera news avec Boussou Koffi Arcel

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