COVID-19/Voici comment la recherche européenne pilote le partage de données dans le monde
Réussir à éliminer un virus est un parcours long et semé d’embûches. Pour y parvenir, il paraît essentiel d’adopter une stratégie qui s’appuie sur le partage d’expériences et de connaissances scientifiques à une échelle internationale. En Europe, c’est justement la mission d’une biobanque virale et d’une plateforme dédiée aux données sur la COVID-19 dans l’objectif de lutter contre cette pandémie.
À Marseille, le projet European Virus Archive (EVAg), lancé il y a douze ans, dispose d’une base de données regroupant plus de 3000 produits comme des virus, des substances d’essai et d’autres types de matériel viral. C’est l’une des plus importantes de ce type au monde.
Ce projet européen à but non lucratif fournit aux chercheurs, dans des délais très courts, les connaissances et matériels dont ils ont besoin en cas d’urgence sanitaire liée à un virus.
Cet institut marseillais regroupe près de quarante laboratoires de pointe dans la recherche en virologie humaine, animale et végétale.
La pandémie de coronavirus a entraîné une hausse de trafic et en deux mois, il a enregistré autant de requêtes pour des kits de diagnostic et des souches virales destinées à la recherche que sur ces quatre dernières années.
Le matériel virologique est envoyé sur place par des centres de recherche, laboratoires, universités et entreprises spécialisées. Il est testé, certifié, puis inscrit dans le catalogue en ligne où sont également indiquées des informations détaillées essentielles à la communauté scientifique.
Quand une épidémie se déclenche, il est crucial pour les scientifiques de pouvoir se référer rapidement à des modèles et études actualisés.
Au moment du pic de la crise de coronavirus, cet institut français a aussi été capable de fournir de l’assistance aux pays en développement en leur faisant parvenir des kits de diagnostic fiables et faciles à utiliser.
Autre projet européen qui vise à centraliser les dernières informations sur le SARS-CoV-2 : COVID-19 Data Portal. Il a été lancé en avril dernier à Cambridge par le laboratoire EMBL, l’un des centres de recherche en biologie moléculaire les plus réputés au monde, et l’Institut européen de bioinformatique (EBI) qu’il abrite en son sein, cette dernière structure gérant d’importantes bases de données scientifiques.
La plateforme est alimentée en informations par les centres de recherche et les hôpitaux. Celles-ci sont ensuite analysées et adaptées à des standards généraux avant d’être mises à la disposition de la communauté scientifique internationale.
Les scientifiques de l’EMBL eux-mêmes exploitent les données certifiées disponibles sur le portail comme les séquences de génome, les caractérisations de protéines et les observations au microscope. Ils y trouvent aussi des outils d’analyse des différentes sources d’information.
La plateforme s’appuie sur de multiples hubs dédiés au SARS-CoV-2, des outils de traitement qui servent à organiser le flux de données sur la pandémie et à fournir aux scientifiques, un tableau complet de la situation.
La lutte contre la COVID-19 étant une course contre la montre mondiale, partager les données et travailler sur une modélisation du virus toujours plus précise visent aussi à réduire les délais pour l’élaboration d’un vaccin.
Source : fr.euronews.com