Enrôlement des Burkinabés de la diaspora ou la grande arnaque politique

Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net 

Tout porte à croire que le régime burkinabé actuel est, comme son prédécesseur, loin de vouloir donner la « parole électorale » à ses compatriotes de la diaspora. Ces derniers qui ont longtemps revendiqué leur droit de vote afin de prendre part aux consultations électorales dans leur pays d’origine se croyaient à bout de peines avec l’arrivée au pouvoir du régime du président Rock Kaboré. Hélas, ce qui a fallu être une lueur d’espoir pour ces millions de Burkinabés s’est vite mué en une poutre aux yeux voire une véritable illusion au regard des derniers événements liés à l’enrôlement. En effet, cette opération, aussi bien dans la forme que dans le fond ressemble curieusement à une arnaque politique soigneusement préparée.

Ils sont nombreux, les Burkinabès qui se sont déplacés pour se faire enrôler: la fatigue et la soif

Dans la forme et le fond

Une loi avait été prévue pour solliciter l’appui sécuritaire et logistique des autorités des pays d’accueil de la diaspora, afin de permettre aux millions de ressortissants burkinabés de se faire enrôler dans le cadre des élections en cours. Mais, contre toute attente, ladite loi n’a pu être votée. Conséquence: seuls les consulats sont habilités à abriter les enrôlements. L’échec de cette opération prévue pour trois semaines était donc prévisible vu la capacité d’accueil des consulats inadéquates. Au terme du délais proscrit (03 semaines), le bilan est alarmant. Moins de 15 milles personnes enrôlées sur 04 millions, dans l’ensemble des pays abritant des Burkinabés. Et pourtant, ce n’est pas l’engouement et la mobilisation qui font défaut. Pour une fois que la possibilité de prendre part aux élections de leur pays d’origine leur est donnée, les ressortissants burkinabés se sont massivement mobilisés. Mais voilà que les structures d’accueil prévues pour l’opération sont insuffisantes voire inexistantes. Ils sont donc nombreux qui chaque jour, retournent désespérément chez eux sans avoir été enrôlés. Toute chose qui donne parfois lieu à des pratiques mafieuses.

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La fraude 

Pour certains hommes politiques de l’opposition le parti au pouvoir, préparerait une grande fraude électorale en Côte d’Ivoire. «Le MPP conscient de sa débâcle très prochaine au pays veut créer un bétail électoral en Côte d’Ivoire. Ses ministres prennent en charge les frais de la carte d’électeur et de la CNB des potentiels électeurs avec l’argent du contribuable. Oui, la machine à fraude du pouvoir est en marche. Ils ont échoué au pays donc, ils veulent se faire élire en Côte d’Ivoire », accusait récemment GOLO Amadou, un homme politique burkinabé très en vue à Abidjan. Ainsi, est-il clair que cette mauvaise organisation de l’opération d’enrôlement donne lieu en ce moment à des achats de consciences. Des cartes d’électeur seraient déjà prêts et destinées à des personnes parfois absentes. Toute chose qui laisse croire, selon Marcel Zinsonni, Chargé de la formation politique à l’UPC, que le pouvoir de Rock Kaboré refuserait de voir une catégorie de Burkinabés prendre part aux élections prochaines. Dans tous les cas, l’opération d’enrôlement, qui semble ici un échec mérite d’être reprise autrement.