Déchets toxiques / Détournement des indemnisations: condamnés à 20 ans de prison ferme, les victimes exigent l’arrestation de Koné Cheick Oumar et Gouhourou Claude
Par Jean Levry – Afriquematin
Gohourou Claude et Koné Cheick Oumar, condamnés à 20 ans de prison ferme, en 2014, pour le détournement des indemnisations des victimes des déchets toxiques déversées en 2006 par le navire Probo Koala et qui a fait plusieurs morts en Côte d’Ivoire, sont curieusement en liberté. Les victimes qui réclament justice ont saisi courant Mars 2018 le Tribunal Civil du Plateau en responsabilité civile délictuelle et quasi délictuelle de ces condamnés. Le délibéré de cette affaire prévu pour le jeudi 07 Février 2019 a été prorogé par le Tribunal au Jeudi 28 Février 2019.
Charles KOFFI, Président du Réseau national pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (RENADVIDET-CI), au cours d’une conférence de Presse animé le jeudi 21 février au siège de ladite structure à Adjamé 220 logements a appelé toutes les victimes des déchets toxiques à se mobiliser ce jeudi 28 Février 2019 à 8H au Tribunal du Plateau en vue de « faire triompher le droit sur l’imposture et la justice sur l’injustice ».
Adama Bictogo et la SGBCI au banc des accusés
De nouvelles manifestations sont projetées par les victimes des déchets toxiques à partir du mardi 09 avril 2019 devant le domicile d’Adama Bictogo, le siège de la Société Générale de Banque de Côte d’Ivoire (SGBCI) devenu Société générale Côte d’Ivoire et devant le palais de justice du Plateau pour exiger l’arrestation immédiate de Gohourou Ziallo Claude Francois, Koné Cheick Oumar et autres.
Le conférencier, Charles Koffi a demandé au Président de la République de se débarrasser d’Adama BICTOGO qu’il accuse d’avoir détourné la somme d’un milliard de F CFA destinés à l’indemnisation des victimes des déchets toxiques.
En ce qui concerne, la SGBCI, Charles Koffi l’accuse d’avoir fait une fausse déclaration sur le nombre de personnes indemnisées par ses services et les montants versés à certaines personnes se réclamant victimes. Il a rappelé que depuis le 19 Mars 2010, date de l’arrêt brusque et définitif par le Cabinet d’Avocats KLEMET-SAWADOGO-KOUADIO dit KSK (représentant du Cabinet d’Avocats Anglais dénommé LEIGH DAY&CO et initiateur de cette procédure d’ indemnisation) du processus d’ indemnisation initié par le Cabinet LEIGH DAY AND CO et ce, suite au constat des malversations orchestrées par l’association de Gohourou Claude chargé d’indemniser conjointement lesdites victimes avec ledit Cabinet d’Avocats, qu’il avait affirmé que 25 mille victimes, membres de son association sur les 29.624 concernées par cette procédure n’ avaient pas été indemnisées.
Quant à la SGBCI et la CNDVT-CI, elles soutenaient le contraire et soulignaient que 23 mille victimes avaient été indemnisées de sorte qu’il ne restait plus que 6.624 qui n’avaient pas perçu leur indemnisation.
Pour conforter cette position et se soustraire à sa responsabilité civile professionnelle dans cette affaire de détournement de fonds des victimes des déchets toxiques et avec l’aide du Cabinet d’Avocats AHOUSSOU Kouadio qui soignait ses intérêts dans cette affaire et dont l’un des membres dudit cabinet en la personne de M. AHOUSSOU Kouadio Jeannot au moment des faits Premier Ministre et Ministre de la Justice, la SGBCI avait produit en 2012 à la Police Economique, des extraits de compte révélant l’indemnisation de 23 mille supposées victimes des déchets toxiques mais sans aucune identité de celles-ci. Neuf (9) ans après, suite à une ordonnance de référé n°1979/2018 initiée contre la SGBCI et dont le RENADVIDET-CI a été bénéficiaire, laquelle est devenue exécutoire parce que n’ ayant pas fait l’ objet d’ appel par celle-ci, cette décision lui ordonnait de produire au RENADVIDET-CI tous les documents des victimes indemnisées par elle et l’ identité complète des bénéficiaires desdits fonds dans lesquels certaines victimes avaient perçu la somme de 272 millions F CFA alors que l’ indemnisation est de 727.500 F CFA par victime.
Eu égard à la résistance injustifiée de cette banque à produire lesdits documents, le RENADVIDET-CI, a sollicité à nouveau du juge des référés qu’elle soit condamnée à le faire sous astreinte comminatoire de 30 millions de F CFA par jour de retard d’exécution. Cette autre demande du RENADVIDET-CI a été favorablement accueillie par ledit Juge et une ordonnance a été prise à cet effet le 04 Juillet 2018.
Le 05 Juillet 2018, la SGBCI s’exécute partiellement et produit au RENADVIDET-CI des extraits de compte révélant l’indemnisation de 17 mille victimes mais sans aucune identité des supposés bénéficiaires des montants figurant sur lesdits extraits et également sans l’identité des personnes ayant perçu plus de 272 millions F CFA individuellement. Ce nouveau chiffre produit en 2018 et concernant cette même indemnisation est contraire au 23 mille que la SGBCI avait déclaré lors de l’enquête préliminaire diligentée par la Police Economique courant l’année 2012.
Toute chose qui confirme, selon lui, que la SGBCI avait fait une fausse déclaration lors de cette enquête préliminaire pour se soustraire à sa responsabilité pénale manifestement établie dans le détournement de l’indemnisation desdites victimes.
Pour que justice soit rendue aux victimes, le RENADVIDET-CI a assigné le Cabinet LEIGH DAY&CO, la CNDVT-CI et la SGBCI le jeudi 21 Février 2019 devant le Tribunal de 1ère Instance du Plateau et l’audience est prévue au Jeudi 25 Avril 2019. Il s’est agi pour le RENADVIDET-CI de solliciter respectueusement du Président dudit Tribunal, un audit judiciaire sur le compte des victimes ouvert par LEIGH DAY&CO à la SGBCI en vue de la manifestation de la vérité sur le nombre exact de victimes indemnisées à ce jour.