Soro Klgbafori Guillaume: le temps des regrets.

Par Christ Zorro, Afriquematin.net

Propos  désobligeants envers le président Alassane Ouattara, pied de nez à l’endroit de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Depuis sa démission du perchoir de l’hémicycle, l’ex patron de la rébellion armée de 2002 initie une valse qui en dit long sur ses états d’âmes. Retour sur ce.qui s’apparente de plus en plus à des regrets.

« Je me dois d’insister ensuite auprès des jeunes Burkinabè que le président Blaise Compaoré, élu démocratiquement par les siens à 80%, ne saurait souffrir la comparaison que certains esquissent entre lui et l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, qui n’a jamais été élu de toute sa vie politique à la tête de la Côte d’Ivoire.  Laurent Gbagbo a constamment souffert d’un manque de légitimité politique et a aggravé son cas en embouchant, qui plus est, la trompette infernale de l’idéologie criminelle de l’ivoirité qui a fait tant souffrir les Ivoiriens et leurs étrangers, parmi lesquels les immigrés Burkinabè qui ont payé le plus lourd tribut en vies humaines injustement fauchées ». Ces propos de Soro Guillaume, tenus dans la capitale burkinabé au plus fort de la crise qui a finalement  emporté Blaise Compaoré, ont été rapportés par notre confrère, Koaci.com, dans sa parution du 15 janvier 2014.L’ex patron  de la rébellion armée des FAFN, doit surement se mordre les doigts, après les nombreuses piques qu’il a envoyés  à l’endroit de celui qu’il a combattu dix années durant et dont l’acquittement, le 1er février 2019,  devant la cour pénale internationale,  a considérablement changé  la donne politique en Côte d’Ivoire. Avec toute la verve qui l’animait à l’époque, avait-il un temps soit peu imaginé la liberté, même conditionnelle, du président Gbagbo et de Blé Goudé ? Aujourd’hui, avec la redistribution des cartes sur l’échiquier politique national  et le profil d’opposant qui lui colle désormais à la peau, celui dont la superbe avait plus d’une fois servi l’actuelle classe dirigeante au pouvoir, va devoir compter, pour une fois, sur son capital personnel. Et cela ne sera pas une mince affaire.  Son adhésion au Rassemblement des Républicains, parti de droite, lui a depuis longtemps  amputé du soutient de la gauche ivoirienne dont  il s’était épris des valeurs  lors de son militantisme syndical  à  FESCI. Quand à la droite dont il a largement été la boite à échos,   il s’est lui-même fait hara kiri en descendant du piédestal d’où celle-ci l’a haussé.  Pris entre le marteau et l’enclume, il est compréhensible que des moments de réminiscence lui fasse regretter l’ère Gbagbo  «Je note que le Chef de l’État Ivoirien dans les années 2004-2010, le Président Laurent Gbagbo, n’a jamais manifesté la moindre hostilité (à ma connaissance) à l’égard de mes relations personnelles avec des Chefs d’États africains. Jamais, il n’a appelé un Président africain pour lui dire de ne pas me recevoir. Jamais, il ne m’a reproché tel ou tel voyage. Et il savait donner de la considération et du respect aux institutions. ». Cette sortie de Soro Guillaume, le 21 décembre 2018, à son retour d’un voyage officiel effectué à Brazzaville, en disait déjà long sur  la tension entre les ex-frères du RHDP dont le dénouement a été  son éviction, pardon, sa démission  du poste de premier parlementaire. Les temps sont durs, bien durs pour celui qui,  malgré la carte de la sérénité, semble en vouloir à, ses anciens alliés.

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