Bingerville-Beugré Djoman (Maire sortant)/« Je pars avec le sentiment d’avoir accompli une mission positive»

Le Passation de charges entre le conseil municipal dirigé par le maire sortant de Bingerville, Beugré Djoman et celui qui du nouvel élu, Issouf Doumbia a eu lieu ce jeudi 27 décembre 2018. Beugré Djoman se dit satisfait du travail accompli par lui et son équipe en 17 ans à la tête de la municipalité de l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire. « Je pars avec le sentiment d’avoir accompli une mission positive pour les populations», a-t-il confié à afriquematin.net

Entretien réalisé par Brou François

Monsieur le maire, en quittant la mairie, quel sentiment vous anime?

En ce jour du 27 décembre 2018, où nous passons le témoin à une autre équipe, c’est une grande satisfaction pour nous, d’avoir conduit deux conseils. L’un de 2001 à 2013  et le second de 2013 à ce jour. C’est un jour à la fois exceptionnel et important. Après vingt-deux (22) ans dont cinq dans l’équipe de Mme Aka Batlo Jeanne comme adjoint au maire, chargé de la jeunesse et 17 ans en tant que maire.

Nous avons accompli ce que Dieu nous a permis de réaliser comme mission, avec les moyens dont nous disposions. Bingerville a fait des pas de géants. Nous nous souvenons que lorsque  nous arrivions, il n’y avait pas d’infrastructures routières, commerciales dignes de ce nom, ainsi que  la population qui était estimée à 50.000 habitants. Aujourd’hui, nous avons dépassé la centaine. Bingerville, autrefois identifiée par son hôpital psychiatrique, est aujourd’hui une cité enviée. Je voudrais remercier tous les conseillers, le personnel, les chefs de village, de quartiers, de communautés religieuse et ethnique,  avec qui nous avons travaillé au cours de ces deux mandats et qui nous ont accompagnés dans cette aventure. L’œuvre n’est pas personnelle. Je n’étais qu’un chef d’orchestre et nous avons le sentiment de léguer un travail qui n’est pas achevé. C’est le Père de la nation feu le  président Félix Houphouët-Boigny qui disait, « l’école de la vie ne décerne pas de diplôme, mais elle est celle où l’on apprend et l’on exécute ». Nous avons beaucoup appris, auprès, avec et pour  des hommes. Nous pensons que Dieu permettra à la nouvelle équipe de disposer de plus de moyens, de bénéficier de réseaux de partenaires que nous avons mis en place. Pour rappel, nous sommes passés d’un budget de 90 millions de Fcfa  en 2001, à un budget de plus d’un milliard de Fcfa en 2018, sans qu’on ait construit la moindre usine. Et nous sommes convaincus que les projections que nous avons faites, indiquent que Bingerville atteindrait  un budget de plus de 2 milliards de FCFA d’ici 2020. Je pars avec le sentiment d’avoir accompli une mission positive pour les populations.

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Maintenant que vous partez, à quoi allez-vous vous  consacrer ?

Je vais me consacrer  à mon projet de création de ville nouvelle, la ville du futur et de la connaissance, qui est un projet privé, pour lequel nous sommes avec des partenaires privés, en train de finaliser les dossiers pour organiser, d’ici la fin du premier trimestre, le  premier salon consacré à  la ville du futur, en partenariat avec tous les acteurs du secteur de l’immobilier et des affaires. En tant que militaire, notre départ aujourd’hui, nous donne la latitude de vaquer à  d’autres occupations, afin d’être plus utile  pour Bingerville.

Il y a des chantiers qui ont commencé et d’autres de plus grands  s’ouvriront, d’ici le premier trimestre 2019. Que nos successeurs fassent davantage. Nous partons comme un père qui lègue l’héritage à un fils pour qu’il puisse faire mieux. Je fus l’un des rares maires qui assistait à tous les événements. Je le faisais avec le cœur dégagé de toutes récriminations, avec une disponibilité à accompagner la nouvelle équipe. Je fais partie de ceux qui ont félicité dès les premières heures, le nouveau maire de Bingerville.

 Quel est le message que vous lancez à l’endroit des populations ?

Je demande à la population d’accorder toute l’attention nécessaire à la nouvelle équipe, parce que le travail de maire parait parfois ingrat. Mais comme les besoins sont lourds, la population pense qu’il y a beaucoup de moyens. Que  Dieu, qui est maitre des moyens, puisse donner beaucoup d’opportunités à nos successeurs pour réussir leur rêve et  que notre ville qui s’est engagée dans une voie de progrès puisse continuer son élan pour qu’elle devienne une véritable ville coquette, avec les différents projets de développement que nous avons ficelés. Ce qui participe d’ailleurs de notre volonté de laisser à la nouvelle équipe  des infrastructures qui pourront être améliorées. Que Bingerville reste la cité de la paix, de la réconciliation et de l’amour.