Niger : des élus réclament la libération de 15 femmes enlevées par Boko Haram

Des parlementaires de Diffa, dans le sud-est du Niger, ont demandé dimanche au gouvernement d’agir pour retrouver quinze femmes enlevées vendredi par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram dans des villages de cette région proche du Nigeria.

“Il y a eu des enlèvements massifs de quinze femmes vendredi nuit dans les environs de Toumour”, une commune située à l’est de la ville de Diffa, a déclaré devant la presse Lamido Moumouni, le porte-parole des parlementaires.

Les premières informations samedi avaient fait état d’une dizaine de jeunes filles kidnappées, un rapt immédiatement attribué à Boko Haram. “Nous demandons au gouvernement, malgré tous les efforts qu’il a déjà engagés, de prendre instamment des mesures pour retrouver immédiatement ces femmes et les ramener dans leur foyer”, a lancé M. Moumouni.

Les élus de Diffa ont demandé au gouvernement “un déploiement militaire massif” pour “mettre en confiance les populations de Toumour” qui “vivent des moments extrêmement difficiles”.

“Si on n’anticipe pas sur les actions meurtrières de Boko Haram, nous serons amenés à gérer des situations beaucoup plus difficiles” ont prévenu ces élus de l’opposition et de la majorité présidentielle.

Trente-neuf personnes entre les mains de Boko Haram depuis 500 jours

Ce rapt intervient après le massacre dans la nuit de mercredi à jeudi de huit civils d’une équipe de foreurs et techniciens de Foraco dans le village de Toumour, là encore attribué à Boko Haram.

La semaine passée, des ONG ont commémoré les 500 jours de l’enlèvement en juillet 2017 de 39 personnes – 33 femmes et 6 garçons – par Boko Haram à NGaléwa, un village au nord de Diffa. Les ravisseurs avaient également égorgé neuf villageois.

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Selon une source sécuritaire, les otages de NGaléwa et de Toumour ont pu être conduits dans les zones marécageuses et difficiles d’accès du lac Tchad, situées à cheval entre le Niger, le Tchad et le Nigeria.

Diffa est le théâtre de nombreuses attaques de Boko Haram depuis février 2015. Au moins cinq soldats et cinq civils nigériens y avaient été tués en janvier et en mars.

La commune de Toumour à elle seule a subi “une dizaine d’attaques sanglantes de Boko Haram”, a déploré un habitant.

En 2016, la culture du poivron, un pilier de l‘économie locale, avait été de nouveau autorisée après deux ans d’interdiction dans la région où cette filière est soupçonnée de financer les activités des islamistes.

En revanche, les activités agricoles ne sont pas encore autorisées sur les terres fertiles trop proches de la frontière nigériane, d’après les autorités.

En octobre, le Parlement a reconduit l‘état d’urgence imposé dans la région depuis 2016.

SOURCE:http://fr.africanews.com/2018/11/25/niger-des-elus-reclament-la-liberation-de-15-femmes-enlevees-par-boko-haram/