C’est ce lundi 12 novembre 2018 que reprend à la Haye, le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. La pause avait été annoncée officiellement à la demande des avocats de l’ancien Président Laurent Gbagbo, pour préparer leur réponse face à l’accusation de leur client qui aurait joué un rôle central dans la planification des violences commises contre les partisans d’Alassane Ouattara, lors de la crise postélectorale de 2011.
Pendant cette pause, en Côte d’Ivoire, il y a eu des élections couplées des maires et conseils régionaux sans la participation du Parti de Laurent Gbagbo, le Fpi. Pour les spécialistes de la politique, les arguments qui militent en faveur de Laurent Gbagbo et de son ministre Charles Blé Goudé pour leur relaxe pure et simple sont nombreux. Un des chroniqueurs affirme la faiblesse du dossier contre Laurent Gbagbo. « Ce dossier contre Gbagbo a fait un tort considérable à la crédibilité de la Cpi. Le dossier est vide. C’est un non lieu et l’ex-président de la Côte d’Ivoire doit demander sa libération de la prison de la Cpi. La défense de Gbagbo devrait demander «un non-lieu total», un «jugement d’acquittement pour toutes les charges et pour tous les modes de responsabilité»», affirme notre chroniqueur.
Pour preuve selon lui, sans la participation du Fpi, les élections municipales couplées aux élections régionales du 13 octobre dernier en Côte d’Ivoire, ont été émaillées de violences. Plus de 6 millions d’Ivoiriens étaient appelés à voter. Et le principal enjeu était de mesurer les forces en présence avant la présidentielle de 2020. Des morts ont été enregistrés à Abobo, Lakota et ailleurs sans compter des blessés.
L’on se souvient qu’à cette occasion, Ouattara et Bédié se sont affrontés dans de multiples municipalités et notamment dans la symbolique commune du Plateau où le candidat du Rhdp, Fabrice Sawegnon, déclaré vainqueur a dû reconnaitre sa défaite après une protestation vigoureuse des militants du Pdci. Guillaume Soro n’est ^pas resté loin de cette guéguerre, lui qui était le bras militaire du Rdr. Dans plusieurs communes comme à Bassam, Lakota, San-Pedro, Abobo, la justice tarde à vider les contentieux électoraux. Une preuve que Ouattara est désormais vu comme celui qui constitue le « problème de la Côte d’Ivoire », affirment nombreux observateurs de la vie politique ivoirienne. Et cela devraient donner ce lundi des arguments à la défense.
Fort de tout ce qui précède, ils sont nombreux à conclure que « Laurent Gbagbo n’a joué aucun rôle dans la planification des violences commises contre les partisans d’Alassane Ouattara, lors de la crise postélectorale de 2010-2011. Et que les regards devraient se tourner vers Alassane Ouattara et ses alliés d’hier : d’où, sa relaxe pure et simple», affirme-t-on dans de nombreuses chancelleries.
