Ané Eric : « le Festagni s’est imposé comme une activité incontournable dans le paysage culturel ivoirien»

Par Aka Jean Mari – Afrique Matin.Net 

Du 15 au 17 novembre se tiendra à Abobo-baoulé la 6ème édition du FESTAGNI (festival des arts et de la culture Agni). En prélude à cet événement, nous avons rencontré M. Ané Eric le commissaire de ce festival. Il explique particulièrement les raisons ayant milité en faveur du choix du village d’Abobo-baoulé pour cette édition.

Le Festagni est à sa 6ème édition. C’est le signe de la maturité et de l’expérience ?

Six ans sur le terrain de la bataille culturelle c’est important car, bien souvent après deux éditions, certains festivals disparaissent à cause des problèmes financiers. Nous, nous sommes à la 6éme édition, je pense que ce festival est entré dans sa phase de pérennisation. Nous avons encore du chemin à faire mais je pense qu’on a pu conquérir les cœurs et le Festagni s’est imposé comme une activité incontournable dans le paysage culturel ivoirien et surtout dans le pays agni.

Vous avez parlé de problèmes financiers, mais quelles sont les actions que vous posez pour le pérenniser ?

Je pense qu’au-delà des finances, la pérennisation d’un festival c’est d’abord les idées qui soutiennent le festival. La volonté de pérenniser la culture Agni, de la sauvegarder, d’en faire sa promotion est partagé par tous les agni. Et comme le Festagni a pour ambition d’être un festival fédérateur qui va déboucher sur un festival et des arts de la culture Akan, j’estime que nous avons une sorte de résilience chaque année pour trouver de quoi rebondir pour avancer. Donc je ne doute de la longévité de ce festival.

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La 6ème édition se tient à Abobo–baoulé en pays Atchan. Pourquoi un festival Agni en pays Atchan ?

Je vous ai parlé de notre volonté de faire du Festagni un festival Akan, une manifestation qui rassemblera tous les Akan. Nous avons sillonné les six grandes régions du pays agni. Aves Afriyipa nous avons tendu les mains aux autres groupes Akan ; à savoir les Baoulés, les Attiés. L’année dernière, nous avons été sollicités par le Premier ministre Ahousou, alors président du Conseil Général du Gbêkê pour un grand rassemblement entre Agni et Baoulé.
Cette volonté de faire du festival Agni, un festival Akan subsiste toujours. Donc en venant cette année organiser la 6ème édition surtout à Abidjan, particulièrement à Abobo-baoulé dans le pays Atchan, nous voulons faire un festival d’ouverture. La vie est le creuset de la diversité culturelle. Nous allons à la rencontre du peuple Atchan avec lequel nous avons beaucoup de similitudes en termes d’habillement, de culinaires, même en matière d’échanges de nouvelles. Donc c’est une occasion d’enrichissement mutuel, une volonté d’établir un pont culturel entre deux groupes appartenant au grand groupe Akan. C’est aussi une occasion pour nous de faire un festival de synthèse. Comme le Festagni a pour vocation d’intéresser la jeunesse nous pensons qu’en rapprochant le festival à cette génération, nous pourrions les intéresser plus à venir découvrir des pans de la culture Agni et Atchan. C’est un gros défi, une grande expérience que nous tentons et nous pensons réussir ce pari.

Quel sera le contenu de cette 6ème édition ?

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Le Festagni, c’est d’abord un festival thématique, donc le thème de cette année, c’est « brassage culturel et construction de l’harmonie sociale ». Notre volonté est de montrer que dans la ville où nous nous trouvons nous avons toutes sortes de diversités culturelles et ethniques et que ce brassage culturel devrait être une source de cohésion d’harmonie sociale, un élément pour améliorer le vivre-ensemble. Je pense que la culture peut nous emmener à tendre vers cette qualité du vivre-ensemble. Le thème comme nous le faisons d’habitude a été déjà traité par un panel de haut niveau. Maintenant il s’agit d’une cérémonie solennelle d’ouverture d’un grand moment de rassemblement pour permettre aux deux grands groupes de découvrir nos us et coutumes, nos danses, notre art oratoire. A côté de cela nous allons profiter de cette présence sur Abidjan pour faire une sensibilisation sur les hépatites virales.
Sur les trois jours, à savoir les 15, 16 et 17 novembre, il y aura des activités que nous allons faire ensemble dans le village du festival. La première journée, celle du jeudi 15 novembre sera exclusivement consacrée à la cérémonie d’ouverture du Festagni. Le deuxième nous comptons organiser un diner-gala pour les cadres Agni pour parler d ‘unité. Nous voulons par là interpeller les présidents des mutuelles de nos villages. Abobo-baoulé est 1e symbole de la réussite de l’entente entre les cadres. Ce village est grand, beau, bien entretenu avec des investissements faits de manière communautaire au profit de la communauté. Je pense que beaucoup de présidents de mutuelle de nos villages pourraient tirer des enseignements sur l’exemple de ce village. La journée du samedi sera marquée par des danses, des pans de la culture passée et le lancement du festival Atchan.

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