Côte d’Ivoire/ Affaire Burida : La lettre « poignante » de Danielle Logou au ministre Maurice Bandama.

Par Modestine Djédjé-Damonh-Afriquematin.net

Danielle Logou ou Dan Log (Adziza), pour les nostalgiques de la musique ivoirienne, artiste qui a mis sur le marché ivoirien un tube « Je veux un Groto », dans les années 80. Un tube qui a fait le tour du monde. L’artiste « Je veux un Groto », secrétaire générale du Syndicat des artistes Musiciens de Côte d’Ivoire, n’est pas du tout contente du ministre de la culture ivoirienne, Maurice Bandama. Elle l’a fait signifier sur sa page face book en ces termes :

« Je sais que vous le savez déjà, mais je vous le dis quand même.
Le Burida verse au ministre 14.000.000 de nos francs tous les 3 mois au titre du FSAC (fonds d’aide à la création). Cet argent est destiné dit-on, aux artistes pour leur permettre de produire ». Et elle poursuit sa note de protestation : « Un ministre qui veut bien faire les choses, devrait approcher les concernés pour savoir comment se fait un album. Mais non! M. Le ministre décide de façon unilatérale de ne donner que deux millions à chaque demandeur ».

Pour notre artiste, on ne produit pas un album avec deux millions : «Cette somme sert jute à payer l’arrangeur pour 4 titres maximum. Il faut payer le studio, les musiciens. Ensuite, il faut faire fabriquer les pochettes, faire le pressage, et la promotion. Payer la RTI, les radios privées, la presse écrite etc… », Révèle-t-elle avant d’indiquer que la somme des deux millions est dérisoire. Par ailleurs comme dérive de la gestion du ministre, l’artiste dénonce que les bénéficiaires n’atteignent pas vingt personnes et que le choix se fait de façon opaque.

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« Que sont-ils devenus »? S’interroge-t-elle. Et comme réponse elle écrit ; « Les enregistrements sont restés dans les tiroirs. Cette subvention à été octroyée à la tête du client. Nous avons fait plusieurs demandes qui sont restées lettres mortes. Jamais, on ne nous appelé pour dire même « merde» ».  Cet argent est passé où » ?

Tout en faisant référence à l’affaire Pat Saco contre le ministre Bandama, elle déclare : « On a obligé Pat Saco à demander pardon au ministre pour avoir dénoncé cet état de fait. Il l’a fait, mais nous savions très bien que c’était pour noyer le poisson ! Le ministre veut cacher le soleil avec la main en maintenant la Dg M. le ministre, n’ayez pas peur qu’elle parle (ndlr Dg Burida). On sait déjà tout. Laissez-là partir pour que d’autres choses continuent de rester secrètes. Bien à vous.», a-t-elle conclut.

Notons que depuis quelques semaines, une crise oppose les artistes et la directrice du Burida, Mme Irène Viera. Suite à l’assemblée générale tenue le vendredi 28 septembre 2018 par une centaine d’artistes, la directrice générale du Bureau ivoirien des droits d’auteurs a été débarquée de son poste. Mais depuis lors, ce débarquement n’a pas été entériné par le ministre de la culture M. Maurice Bandama. Et depuis, les protestations des artistes continuent.

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