Lutte anti-tabac en Côte d’Ivoire/Une pétition de la société civile auprès des autorités pour accélérer l’adoption de la loi.

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net

Le taux de prévalence du tabagisme en Côte d’Ivoire est 14,6% dans la population générale, selon les données  de l’enquête démographique  et de santé(EDS) 2011-2012, avec 5000 décès par an. Un véritable problème de santé publique. Ce tabagisme  est incriminé dans 90% des cancers de poumon  et aggrave les maladies respiratoires, et majore les accidents cardiovasculaires et les infarctus  de myocarde. De plus 31,1% de personnes sont exposées à la fumée secondaire. Avec des conséquences multiples, telles  la déforestation, la pollution de la nappe phréatique, l’appauvrissement des sols et des ménages…Le coût de la prise en charge des maladies liées au tabac  est supérieur aux recettes générées par  la taxe sur le tabac. A savoir 28 milliards de francs Cfa, d »après  une enquête réalisée en 2005. La Côte d’Ivoire a posé un grand pas en ratifiant en août 2010 la convention cadre de l’organisation mondiale de la santé(OMS)….Cependant depuis  la signature de cet instrument de ratification ce projet de loi qui  fut soumis  au  conseil économique et social en 2014 par le gouvernement ivoirien  n’a pas encore été présenté devant le parlement pour adoption. Face à ce silence, une pétition signée de la société civile a été déposée auprès des autorités  nationales dans le but d’accélérer l’adoption de cette loi par l’assemblée nationale.

Tall Lacina, président du comité/ club Unesco universitaire pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies et du réseau des Ong actives pour le contrôle du tabac en Côte d’Ivoire (Rocta-ci) estime que l’influence de l’industrie de tabac est une réalité. « Je dénonce  cette ingérence des industriels de tabac. On ne respecte pas les lois », a-t-il martelé. Allusion faite à la saisie du conseil économique et social et des industriels de tabac comme Pierre Magne, PDG de la Sitab. « La société civile a déposé une pétition auprès des autorités. Nous avions menacé de passer à la phase des marches et sit-in mais les autorités nous avaient demandé de surseoir à ces manifestations. Nous les attendons donc avec impatience. Et nous nous avons bien peur  que les industries de tabac aient pour cibles la jeunesse et les élèves », .a-t-il fait comprendre.