Rareté de main-d’œuvre agricole/La nature va-t-elle reprendre ses droits?

Par Haidmond Kaunan-afriquematin.net

La campagne café- cacao une fois terminée,  commence le souci des producteurs en Côte d’Ivoire, étant donné qu’avec la mévente de ces matières premières il n’est plus chose aisée de mettre la main sur des personnes dociles et  prêtes à travailler. Des propriétaires de vastes plantations s’inquiètent quant à l’entretien de leurs vergers. Reconnues autrefois au service des planteurs, ces personnes sont désormais devenues propriétaires de champs ou détournés surtout  par le phénomène d’orpaillage ou l’argent rapide dans toutes les régions productrices.

On ne le dira jamais assez, les dépenses des producteurs de cacao dépassent leur gain. Au point qu’ils ne peuvent plus respecter leur engagement vis-à-vis de ces saisonniers. Des plantations  qui s’étendent à perte de vue sur des hectares, comme il nous a été donné de constater dans la région de l’Indénié-Djuablin, troublent actuellement le sommeil des propriétaires.   La présidente de conseil d’administration d’une société coopérative de café et cacao, à Adaou, dans la commune d’Abengourou, Dame Marie-Jeanne Brou,  qui nous a joint, se soucie plus des pressions que subissent les producteurs lors qu’ils n’ont pu honorer totalement leur engagement, «ce n’est plus facile d’être producteurs de café et de cacao en Côte d’Ivoire. On ne peut pas honorer totalement les engagements que nous prenons à cause de la mévente des produits », reconnait-elle amère. Yao Boré, Pca de la société coopérative Ca-GB de Grand Béréby, dans le département de San Pedro, avec soutient que « des planteurs, dans  notre zone,  travaillent jusqu’au soir de leur vie. Ceux qui constituaient autrefois cette main-d’œuvre sont devenus eux-mêmes propriétaires terriens.Ce sont les nouveaux riches pour avoir acheté de vastes parcelles de terre. C’est ce qui justifie l’usage exagéré des herbicides dans nos plantations avec tous les risques sur la santé», rappelle-t-il. Alors conclusion, la nature va-t-elle reprendre ses droits dans ces vastes plantations ?