Destruction du marché de Cocody Saint-Jean/ KKF, le promoteur:  » c’est un acte Brutal et criminel ».

Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net

L’opérateur immobilier Kouassi Koffi Félix (KKF), Pdg de la Société International Groupe de Services (IGS), a tenu, ce samedi 10 février 2018, une conférence de presse pour se prononcer sur la démolition du marché de Cocody Saint-Jean orchestrée par la Mairie. L’homme n’est pas passé par le dos de la cuillère pour asséner ses vérités aux autorités municipales et « crier » sa grande colère. Pour le conférencier, il s’agit d’un acte brutal et criminel qui trahit la convention entre les deux parties signée le 02 août 2007. M. Kouassi Koffi Félix qui s’appuie sur ladite convention explique que le site en question a été mis à sa disposition par la Mairie de Cocody du temps du Maire Gomont Diagou Jean-Baptiste pour la réalisation d’un marché provisoire, dans un contexte social.

« J’étais en Chine quand le marché de Cocody a brûlé. Dès mon retour, consciente de mon expérience en matière de construction de marchés, j’ai été approché par la municipalité afin de l’aider à la réalisation d’un marché provisoire devant accueillir les sinistrés. Ce marché a été construit sur la base d’un  B.O.T c’est-à-dire selon le cahier des charges en son Article 2 stipule que : « Le promoteur (concessionnaire) est chargé de financer à 100%, construire et exploiter. Conformément à la Convention, le promoteur  (concessionnaire) est autorisé à percevoir auprès des commerçants (usagers) une somme d’argent destinée à couvrir les investissements, les charges d’exploitation et la rémunération de ses investissements. C’est-à-dire le promoteur que je suis doit rentrer dans ses fonds d’investissements plus son bénéfice », a révélé KKF.

Mais Contrairement à cette disposition, indiquera-t-il que les pas-de-portes qui auraient dû constituer la somme de base devant servir à couvrir une partie des investissements du promoteur n’ont jamais été perçus. Non seulement, les travaux de construction ont été interrompus à plusieurs reprises, mais des actions de sabotage internes orchestrées par des syndicalistes, expliquera-t-il, ont fortement contrarié la gestion et empêché le promoteur à entrer dans ses fonds. C’est pourquoi, le 25 janvier 2013, instruction a été donnée par le Premier Ministre d’alors, Daniel Kablan Duncan, au Directeur Général de la décentralisation et des collectivités locales, pour permettre au promoteur d’entrer dans ses fonds d’investissement, sur la base d’une matrice.

Cette matrice qui prévoyait le versement au Trésor de Cocody par les commerçants, à partir du 25 de chaque mois et du 05 du mois suivant, le versement à la Mairie par le Trésor de Cocody, chaque 10 du mois, de toutes les sommes encaissées et le reversement au promoteur par la Mairie, chaque 13 du mois, de toutes les sommes reçues du Trésor de Cocody, selon le PDG d’IGS, n’a jamais connu un début d’exécution ou du moins les sommes perçues par la Mairie n’ont jamais été reversées au promoteur. L’autre point achoppement du dossier sur lequel a buté le constructeur, explique KKF, est le refus de l’autorité municipale de recevoir la société IGS comme prévu par la convention pour faire le point de la gestion du Marché.

« Je précise que cette Convention a été signée par l’ancienne équipe. L’équipe actuelle arrivée depuis 2014 devait me rencontrer pour savoir si je suis rentré dans mes fonds. Je vous assure qu’aucune rencontre officielle n’a eu lieu jusqu’à ce jour. Ni même une lettre d’invitation. J’ai même cherché à rencontrer les autorités municipales en vain. S’il existe un PV d’une rencontre entre la Mairie et moi, qu’on nous le présente. Le fait de ne pas me recevoir cela veut dire que la Mairie confirme que je ne suis pas rentré dans mes fonds et que le terrain lui appartient toujours », a fait remarquer KKF qui dénonce une violation des textes indiquant que toute action ne doit être envisagée que « d’accord partie ».

Ainsi, la destruction unilatérale du marché représente pour lui, un acte brutal et criminel. L’affirmant, il s’en tient à la façon dont la destruction a été planifiée et exécutée. « Il sont arrivés nuitamment, sans prévenir personne. ils ont immédiatement commencé à lancer des gaz lacrymogènes avant de procéder avec une violence sans pareille, à la destruction des bâtiments qui avaient à l’intérieur les biens des commerçants. c’est un tort matériel, financier et moral causé aux pauvres commerçants », a-t-il regretté. Pour l’opérateur Immobilier, le préjudice subit s’élève à plus de 7 milliards, c’est pourquoi il s’en est déjà remis au Vice-Président de la République Kablan Duncan, le Premier Ministre Gon Coulibaly, président du pouls économique et le Ministère de l’intérieur et de la sécurité. Par ailleurs, pour le PDG d’IGS, étant donné que les financements ont été faits en dollar en partenariat avec des Américains, il a alors transmis un rapport détaillé afin de savoir si cette affaire peut trouver écho auprès des juridictions des Etats-Unis d’Amérique. Affaire donc à suivre!