La Russie teste d’autres nouvelles armes en Syrie
Selon le magazine Asian Defense News (L’hélicoptère de combat russe Mil Mi-28 est arrivé en Syrie), une nouvelle escadrille d’hélicoptères d’attaque russe, composée de 12 Mi-28 NE, vient de faire son apparition en Syrie. Dans le même temps, il a été remarqué, sur les blindés qui mènent l’action offensive dans l’Ouest et le centre de la Syrie, le nouvel équipement électro-optique russe Shtora-1. Nous avons vu également, la semaine dernière, que les russes avaient lancé, à partir de la Mer Caspienne, 26 missiles de croisière 3M-14T Kaliber qui, après avoir parcouru 1500 km, ont touché leurs cibles en Syrie.
La Russie a lancé 26 missiles de croisière à partir de la mer Caspienne sur des cibles de l’EI
L’hélicoptère blindé Mi-28 NE est le rival russe de l’appareil américain bien connu AH-64 D, et coûte 50 % du prix d’un avion de chasse (25 millions de dollars). L’hélicoptère a une masse maximale au décollage de 11 T, et il peut prendre à bord 2,5 tonnes d’armes. Comme armement, l’hélicoptère dispose dans son nez d’un canon mobile Cal. 30 mm (automatique guidé dans la direction de la vue de l’opérateur de l’arme). Il dispose également de 16 missiles antichars guidés, de 40 missiles S-8 ou S-13. La vitesse maximale du Mi-28 est de 320 km/h, son plafond pratique de 5.700 m et son autonomie de 1.100 km.
L’équipage d’un Mi-28 est composé de deux membres : le pilote sur le siège arrière, et l’opérateur des systèmes d’armes, placé à l’avant. Depuis l’année dernière, la Russie a soutenu l’Irak dans la lutte contre l’EI, en lui livrant une partie des 56 hélicoptères Mi-28 commandés par ce pays qui renonce ainsi aux hélicoptères AH-64 D dont les Etats-Unis avaient reporté la livraison.
Dans un article précédent, j’avais donné des détails sur « l’arme secrète » la plus sophistiquée qui a permis à la Russie d’assoir sa suprématie en Syrie en termes de guerre radio électronique (Electronic Warfare -EW).
Ainsi, à la suite de mesures mises en œuvre par la guerre radio-électronique de la Russie, les rebelles islamistes «modérés» n’ont pu recevoir aucune information par satellite de leurs sponsors américains, notamment sur les mouvements de l’armée syrienne. L’armée a pu concentrer, en secret, ses troupes sur les axes Lattaquié-Idlib (Nord de Lattaquié), Lattaquié-Hama (à l’Est de Lattaquié) et Lattaquié-Homs, d’où elle a déclenché les actions offensives avec des blindés pour reprendre aux rebelles le contrôle du segment Idlib-Hama-Homs de l’autoroute M5 qui relie Damas à Alep.
Offensive de grande envergure de l’armée nationale syrienne
Jusqu’à l’apparition de bombardements russes en Syrie, l’armée nationale syrienne avait subi de lourdes pertes infligées à ses blindés par les rebelles islamistes « modérés », armés de missiles antichar BGM-71 TOW fournis par les États-Unis.
Le Shtora-1 est un équipement russe électro-optique actif de protection des blindés, spécialement conçu pour neutraliser le principal missile antichar de la dotation de l’armée américaine, le BGM-71 TOW. La Russie a maintenant commencé à distribuer une quantité impressionnante de ce matériel à l’armée syrienne. Le Shtora-1 brouille le faisceau laser ou infrarouge du système de guidage des missiles et leur fait manquer leurs cibles. Il brouille également les télémètres laser, les empêchant ainsi d’effectuer des mesures correctes de la distance qui les sépare de leurs cibles. Cet équipement est monté sur les chars russes T-90 MS, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3M et d’autres blindés des forces terrestres de l’armée russe.
Chaque élément de l’équipement comporte quatre paires de capteurs infra-rouge et laser couvrant un champ de vision de 360 degrés. La détection de la source de guidage du missile antichar est déterminée avec une précision de 3 degrés. Quatre émetteurs de contre-mesures commencent à créer des impulsions dirigées de brouillage, puis, quand le système de guidage antichar est détecté, intervient le lancement des missiles de riposte.
En outre, l’équipement est doté de lance-grenades aérosol qui crée un écran opaque dans le spectre de guidage infrarouge et laser. Les grenades sont lancées à 50-70 m du blindé à protéger. Le Shtor-1 est assisté par un microprocesseur qui reçoit des informations en provenance des capteurs d’alerte et active des contremesures.