L’INSET de Yamoussoukro (actuel INPHB): les souvenirs émouvants d’un député ivoirien

Vitrine de la formation professionnelle et de la puissance économique de la Côte d’Ivoire, l’INSET de Yamoussoukro devenu après l’INPHB, n’est plus que l’ombre de lui-même. Tout le rêve qu’il incarnait avec ses grands laboratoires et ses salles de hautes technologie, s’est entièrement volatilisé pour ne devenir aujourd’hui pour ceux qui l’ont connu, le triste souvenir d’un paradis perdu. Le Député Aimé Gnonsian, ancien pensionnaire de cet illustre panthéon du savoir nous plonge dans l’univers de ses « années-écoles ».

 

« Ces années passées à l’INSET ont été mémorables. Élèves au Lycée Technique d’Abidjan, surtout dans la filière technique (le fameux T sur le dos en valait la peine…), nous étions convaincus d’être  »l’espoir du pays  ». Le séjour à l’INSET nous offrait un épanouissement à nul autre pareil. Épanouissement intellectuel, mais aussi culturel, sportif, tuti quenti… La direction nous faisait confiance et nous gérions la bibliothèque, les laboratoires, la discothèque, la piscine, l’orchestre (huumm mais orchestre de l’ENSTP semblait avoir une longueur d’avance). Le repas était tellement copieux qu’on n’avait de choix que de le partager en binôme (à deux) à midi, au risque de rater les cours de l’après-midi suite à une sieste bien appuyée. Pour le permis de conduire, après un deal avec une auto école, je faisais partie de ces petits ambitieux ayant décidé de passer le permis BCDE. Mes proches me raillaient pour cela mais bon… Les voyages le mercredi après-midi sur Abidjan pour les compétitions sportives OISSU ne nous empêchaient pas de terminer nos TD tard dans la nuit. Il n’y avait que quelques filles au début car il n’y avait que les filières technologiques. Pendant les stages de vacances et les stages pour les projets de fin d’études, nous étions traités comme des rois en entreprise. Car les ouvriers redoutaient notre retour dans les mois à venir comme leur patron. Effectivement, les sujets de stage avaient trait à la résolution d’un problème de production ou de maintenance, de vrais problèmes techniques, pratiques, avec une réelle valeur ajoutée pour l’étudiant que pour l’entreprise. Les tuteurs de stage participaient comme membre du jury à la soutenance qui était tant redoutée, en fin de cycle, avant la fin d’année scolaire (c’est quand même pas compliqué non ! ?). Nous étions une réelle famille, avec une compétition saine. Ça a été un tournant dans ma vie. Merci INSET »

L’honorable Aimé Gnonsian