Café-Cacao/Des sociétés coopératives se meurent pour excès de taxes et d’Impôts

 

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial

 

Des dizaines de sociétés coopératives de café-cacao  n’existent que de nom dans l’Est du pays. D’Akoupé à Agnibilékrou en passant par Abengourou. Elles sont devenues injoignables pour n’avoir pas pu renouveler le code et n’avoir pas pu faire face aux nombreuses charges fiscales. Ainsi plusieurs d’entre elles sous-traitent avec les plus chanceuses c’est à dire qu’elles livrent dan des magasins centraux des coopératives qui ont plus de moyens financiers et se retrouvent avec la moitié de la marge bénéficiaire.

« Il y a trop d’impôts, il nous faut débourser quinze à vingt (15 à 20) millions de francs pour être en règle. L’Etat de Côte d’Ivoire fait semblant d’encourager la création des sociétés coopératives. Il nourrit le dessein de nous faire disparaître pour s’emparer totalement la filière On distribue  des agréments  à tout de bout de champs  à quiconque pour s’enrichir puis nous affaiblir. On vous encaisse et l’année suivante si vous   ne vous en sortez pas on vous retire le code et on l’agrée  à de nouvelles coopératives. Quelle méchanceté des hommes », fait remarquer Yao Aka Lucien, Président de conseil d’administration d’une société coopérative à Afféry dans le département d’Akoupé.

Celui-ci estime que  la plupart des coopératives de la région de la Mé ont disparu faute de moyens pour renouveler le code et de payer des l’impôt mensuel. Pour lui c’est  juste tout pour faire le lit des traitants, « L’Etat n’est pas clair avec nous, il faut qu’’il  nous donne sa vraie position. On avait pensé que l’Etat voulait encourager la création et l’encouragement des sociétés coopératives. Que non ! Ils ont plus confiance aux traitants d’origine étrangère que nous. Ceux-là ont toujours commercialisé quatre vingt (80%) pour cent du cacao »,  ajoute-t-il très amer. Et Koffi Angui, Pca d’une société coopérative à Akoupé dans la région de la Mé de dire sa part de vérité, « on fait croire à l’opinion que les coopératives sont exemptées de taxes, or on en peut plus. Chaque année il faut renouveler le code à trois cents milles francs, payer des impôts mensuels dont la totalité annuelle dépasse vingt millions de francs (20.000000). Pire, désormais après il faut certifier le résultat de son exercice comptable (AGO) à cinq cent milles francs(500.000) auprès d’un expert comptable. Trop c’est trop!) 

Méité Vaméké, manager de Anonklon, l’autrefois prestigieuse  coopérative du département d’Agnibillékrou aujourd’hui en perte de vitesse, se dresse contre la reforme Ohada. « Avec cette reforme on autorise sept personnes à créer une société coopérative dite simplifiée. Ce qui favorise l’éclatement, la subdivision des grosses coopératives. Et on ne sait ce que veut l’Etat. Il faut tout renouveler à un coût exorbitant à chaque début de campagne. Et pourtant on n’accompagne pas ces nombreuses coopératives qu’on agrée chaque  année et à qui  on arrache le code à chaque de début de campagne. C’est de la méchanceté tout simplement. Une véritable escroquerie », dénonce-t-il estimant que l’Etat affaiblit les producteurs pour s’imposer  à eux. Finalement.