Musique/Johnny Hallyday, une vie tumultueuse mais assurée

« Je suis complètement détaché des valeurs matérielles qui pourrissent et empoisonnent les individus. Mon argent me sert à être libre, à vivre comme je veux », ainsi parlait Johnny Hallyday  décédé la nuit du mardi 5 au mercredi 6 décembre dernier. Cette phrase en   dit long sur son rapport avec l’argent, et contrairement à certains de ses pairs, l’artiste  n’était pas du genre économe.

Ses revenus, en 2016, étaient estimés à 16 millions d’euros par le magazine Capital, où il apparaissait régulièrement dans le classement des artistes les mieux payés publié chaque année. Beaucoup s’imaginent que c’est une fortune considérable de Johnny Hallyday a amassée tout au long de sa carrière et qui va maintenant être partagée entre Laeticia Hallyday, mais aussi les enfants du rockeur, Jade et Joy, encore mineures, David Hallyday et Laura Smet. Et pourtant, Johnny Hallyday n’est pas mort en laissant un capital exceptionnel à ses proches. Car ce capital, il ne l’a jamais vraiment eu si l’on en croit à certains de ses proches.   Même s’il en a gagné des sommes considérables, il n’a jamais vraiment réussi à garder son argent. Ni même voulu.  Au point d’être soupçonné d’avoir les « poche percées ».

Selon une source, sa fortune se limiterait à un patrimoine immobilier de 40 à 50 millions d’euros. Après sa mort, ses héritiers auront ainsi à se partager quatre résidences, certes très luxueuses. La Savannah, demeure de 900 m2 suitée à Marnes-la-Coquette, en région parisienne, où il est décédé entouré des siens, avait été estimée il y a quelques années à 25 millions d’euros à elle seule. Johnny et Laeticia Hallyday voulaient alors la vendre, mais n’avaient pas trouvé preneur, indique une autre source. Le couple Hallyday possédait aussi une villa à Saint-Barthélémy, où a eu lieu  son enterrement le lundi dernier. Une autre maison à Los Angeles, dans le quartier très bling-bling de Paci­fic Pali­sades, où Johnny et sa famille ont passé l’essentiel de leur temps ces dernières années, et un chalet à Gstaad, en Suisse, pour les vacances d’hiver. On ne connait pas le prix de la superbe villa que le couple a fait construire en 2006 à St Barth, mais la résidence de Los Angeles serait estimée à 10 millions d’euros et le chalet de montagne à 9,5 millions d’euros.

Johnny n’était pas un homme d’argent

L’idole des jeunes n’a jamais été un homme d’argent, ni un très bon gestionnaire. Pendant de longues années, et même si sa carrière lui rapportait d’importants revenus, « Johnny Hallyday a vécu à crédit », selon lui, comme il le raconte dans son autobiographie. Il a toujours considéré que l’argent était accessoire. Se sachant capable d’amasser des sommes importantes par son travail en peu de temps, il a longtemps mené un train de vie que peu de personnes peuvent s’offrir, quitte à s’endetter, considérablement parfois.

Il y a eu les voitures de collection, les motos de luxe, qui sont venues remplir le garage de la star, mais aussi les restaurants et autre boîtes de nuits à la santé financière parfois très moyenne. Des achats le plus souvent impulsifs. Les Inrockuptibles racontent aussi cette pulsion va le pousser à acheter une Ferrari Testa Rossa par pure jalousie, après qu’un ami ait exhibé la sienne sous ses yeux, ou encore l’achat d’une Rolls-Royce décapotable tandis qu’il    s’impatientait dans la salle d’attente d’un médecin renommé de Neuilly et était simplement parti faire un tour… Dans une dépêche,  l’Afp rappelle que la star a bien failli un jour acheter un tableau d’Andy Warhol pour l’offrir à un ami, sur un coup de tête.

Le patrimoine de Johnny constitué tardivement

Tout changera lorsqu’il fondera une famille avec Laeticia. Comme il le confiait à L’Express, en 2004, Johnny Hallyday s’est mis à penser comme un père de famille soucieux, et a songé, pour la première fois, à ce qu’il se passera après sa mort. « S’il m’arrivait quelque chose, je ne laisserais rien à mes enfants. Cette idée m’est insupportable : j’ai quand même trimé toute ma vie ! Avant, je n’y pensais pas. Il y a peut-être un âge pour jeter l’argent par les fenêtres, et un autre pour penser à l’avenir de ses enfants ». Selon les Inrocks, Johnny s’est adjoint au début des années 2000 les conseils d’un fondé de pouvoir à la banque de Baecque et Beau.

Johnny s’est donc constitué un patrimoine sur les quinze(15) dernières années de sa vie. Une maison à Saint-Barthélémy, à Los Angeles, à Marnes-la-Coquette, à Gstaad. Il a aussi eu à cœur de se créer de nouveaux revenus, avec des contrats publicitaires -, mais aussi de nouvelles tournées, indispensables à l’heure de la numérisation, du piratage et des disques qui ne se vendent plus à la pelle… Mais Johnny a aussi eu de nouveaux projets en studio et de nouveaux albums où  il a chanté et innové jusqu’à sa mort, parce qu’il ne pouvait vivre sans cela. Mais aussi parce qu’il lui fallait repartir d’un nouveau pas après avoir rompu son contrat avec sa maison de disques-en 2004.

Gérer l’héritage culturel et l’héritage financier de Johnny

La question de l’exploitation de l’œuvre musicale de Johnny Hallyday se posera inévitablement pour sa famille. En quittant sa maison de disque pour une autre, il avait ouvert – une période d’hostilité de plusieurs années.

En réalité, c’est bien sa maison de disque qui a conservé les droits d’exploitation commerciale de son œuvre, jusqu’à l’album de 2005, « Ma vérité ». Il est très vraisemblable que l’accord signé avec une autre maison de disque laisse plus de marges de manœuvres à ses ayants droit. Comme le souligne une autre source, Laeticia Hallyday, devenue son épouse, a rapidement mis de l’ordre dans la gestion financière des affaires du couple.

La fortune de Johnny Hallyday réservée à Laeticia ?

Si elle  a veillé aux intérêts de son époux, de sa famille, de ses enfants, elle pourrait aussi compter sur une disposition notariale, signée avec lui, qui lui assurerait la « donation au dernier vivant ». Cet acte notarié, révélé en 2010 -, donnerait priorité à Laeticia -sur son héritage. Sans cette décision prise par le chanteur avec sa femme, ce sont les enfants qui sont les bénéficiaires directs : c’est à dire David, Laura, ainsi que Jade et Joy. Reste que depuis sept (7) ans, il est vraisemblable que ces questions, souvent douloureuses, aient été abordées par les membres de la famille de Johnny Hallyday, en bonne intelligence, compte tenu des bons rapports qu’ils entretiennent.

Sources : le figaro, afp, le nouvel Obs et afriquematin.net