FOOTBALL-ELEPHANTS-DOUMBIA SEYDOU : «On a besoin de Yaya »
Efficace avec son club du CSKA Moscou, où il est revenu en prêt cet été après son échec à l’AS Roma, Seydou Doumbia (27 ans) l’est moins avec les Éléphants de Côte d’Ivoire. L’attaquant ivoirien, qui n’a éludé aucune question, s’est longuement confié à Jeune Afrique avant d’affronter le Maroc, le 9 octobre, en amical, à Agadir.
Vous êtes revenu cet été au CSKA Moscou, qui vous avait vendu en janvier dernier pour 15 millions d’euros à l’AS Roma. Reviendrez-vous en Italie ?
Je m’imagine mal y retourner. Même si j’ai encore deux ans et demi de contrat avec le club italien. Je pense qu’on parviendra à trouver un accord. Cela s’est mal passé pour moi (deux buts inscrits). Les supporters ont commencé à me siffler dès le premier match, et cela ne s’est plus arrêté jusqu’à mon départ. Pourquoi ? Le coach [Rudi Garcia, NDLR] m’a fait jouer alors que je venais à peine de rentrer de la CAN. Je n’étais sans doute pas prêt.
Depuis votre retour au CSKA Moscou, vous semblez revivre. Ce choix était-il une évidence ?
C’était la meilleure solution. Je connais très bien ce club, le championnat russe. J’avais besoin de jouer, également pour continuer à être appelé en sélection nationale. Je suis revenu six mois après mon départ, et c’est comme si j’étais parti la veille. Rien ou presque n’avait changé. J’avais quitté la Russie parce que j’estimais que c’était le moment de découvrir un autre championnat. J’aurais pu aller en Angleterre. J’ai choisi Rome car l’entraîneur est français, également en raison de la présence de Gervinho, mon compatriote. Cela n’a pas marché, mais peut-être qu’un jour, je retenterai ma chance dans un grand championnat européen.
Avec le CSKA Moscou, comme avec les Young Boys Berne, vous faites preuve d’une efficacité que vous ne connaissez pas avec les Éléphants…
C’est vrai. Je n’ai marqué que quatre buts [en 32 sélections, NDLR]. Ce n’est vraiment pas assez. J’en suis conscient. J’ai pourtant des occasions. Il y a aussi beaucoup de très bons attaquants en équipe nationale : Bony, Kalou, Gradel, Gervinho, Sio… Et puis, c’est difficile de comparer les statistiques d’un attaquant en club et avec sa sélection, où on joue moins souvent. Les automatismes sont plus difficiles à trouver. Mais je ne vais pas me chercher d’excuses. Je dois être plus efficace avec la Côte d’Ivoire.
Depuis le titre de champion d’Afrique, la Côte d’Ivoire semble vivre une période de transition…
En effet. Hervé Renard est parti et cela m’a touché. Je n’oublie qu’il avait réussi à me convaincre de revenir en sélection après la Coupe du monde 2014, à laquelle je n’avais pas participé puisque Sabri Lamouchi ne m’avait pas retenu. J’avais alors décidé de mettre un terme à ma carrière internationale. Ce qui était vraiment positif avec Renard, c’est qu’il savait comment nous parler ; on lui doit beaucoup. Je ne pensais pas qu’il partirait aussi vite.
Yaya Touré pourrait mettre un terme à sa carrière avec les Éléphants. Est-ce une issue que vous redoutez ?
Après la CAN, Copa Barry et Kolo Touré ont décidé d’arrêter. On s’y attendait, mais ce n’est jamais facile. Pour Yaya, je sais qu’il est en pleine réflexion. J’espère sincèrement qu’il continuera à jouer avec nous. On a besoin de lui.
Depuis la CAN, la Côte d’Ivoire n’a gagné qu’une seule de ses quatre rencontres (2-0 contre l’Angola en amical en mars), faisant trois fois match nul. Et elle n’a marqué que trois buts…
On a changé de sélectionneur [Michel Dussuyer a remplacé Renard en juillet dernier, NDLR], des joueurs sont partis, Yaya réfléchit, Bony et Gradel étaient blessés contre la Sierra Leone en septembre (0-0). C’est une période particulière, mais pour nos supporters, cela ne change rien. Nous sommes champions d’Afrique, et ils n’attendent que la victoire. C’est à nous de l’assumer…
Source: JEUNE AFRIQUE