Indénié-Djuablin -Gestion des coopératives Café-Cacao/Le mauvais prix fait grincer des dents

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial

« Ce n’est plus facile pour nous. Regardez quelque chose ! Deux nations voisines produisent le même produit et ont le même  marché international, l’un achète à ses producteurs à 700 francs et l’autre à 960 francs. Les conséquences sont insupportables et  nous, coopératives nous subissons. Arrêtons de nous leurrer. Il faut être franc,  il y a des villages où seul l’originaire connaît la limite naturelle et historique avec le Ghana voisin. L’infidélité des membres des coopératives en est la conséquence immédiate. Le planteur membre de la coopérative livre deux (2) à trois (3) sacs de cacao sur dix(10) à sa coopérative. L’année dernière, à cette même heure,  nous avions déjà fait cinq livraisons contre deux cette année à la même période Or cette la production est bien meilleure. La vérité est  que le sujet de la lutte contre la fuite du cacao vers le Ghana n’est qu’une mesure de dissuasion. L’Etat se répand dans la presse mais elle ne  fait rien de concret pour nous », explique Bado Ahmed , Pca de la société coopérative Anouanzè d’Aniassué, dans le département d’Abengourou qui redoute la possibilité pour la coopérative d’honorer ses engagements pris devant les exportateurs. Souci également partagé par Hussein Sawadogo, Pca de la société coopérative d’Assiékro, dans le département d’Abengourou. Qui s’adressait à certains  membres de la société lors de notre passage au siège. « Si vous ne donnez pas vos produits à la coopérative comment va-t-on faire pour éponger nos dettes ? Nous avons pris des intrants avec des sociétés que nous vous avons distribués. Vous avez oublié la notion et l’esprit coopératifs. Et si l’exportateur nous retire la certification pour n’avoir pas pu livrer le tonnage requis », conscientisait-il, très soucieux. Et Abel Patrick Koffi, le manager de la société coopérative de Zaranou d’abonder dans le même sens. « Nous avons fait des prêts scolaires à nos membres et nous leur avons également également distribué des intrants pour l’amélioration de leur production mais à cause du mauvais prix ils se cachent et ils nous contournent pour vendre leur produit aux pisteurs des trafiquants ghanéens. Or il était promis de déduire progressivement sur leur poids. Vous voyez comment le mauvais  prix du cacao nous sanctionne et risque de tuer les coopératives de notre région »,  se plaint-il. Même son de cloche à Apprompronou, dans le canton Yakassé-Féyassé où le Pca Ettien Kouassi de la jeune société coopérative Amiangouan confie, « le mauvais prix du cacao agit négativement sur notre coopérative. De jour comme de nuit nous assistons impuissants, le cacao  traverser  la frontière. Ils sont plus puissant que nous parce qu’ils  ont du cash. Que peut-on contre eux ? On est obligé de batailler dur pour avoir quelques sacs de cacao », confirme-t-il. Avant d’ajouter que s’ils avaient un financement, un fonds de roulement ils pouvaient réduire l’infidélité des membres. Selon ce dernier, l’Etat fait du bruit pour rien, les frontières sont bien poreuses que jamais. Voilà qui est clair. Un véritable dilemme ! Etre concret et déterminé dans la lutte contre ce trafic. Encourager les producteurs de l’Est de la Côte d’Ivoire en demandant aux exportateurs de mettre de l’eau dans leur vin quant à leur trop grande exigence sur le grainage. En vue de sauver au moins  quatre vingt pour cent (80%)  du cacao de l’Indénié-Djablin. Quand on sait qu’il y a beaucoup de producteurs consciencieux et patriotes qui veulent sauver le cacao ivoirien et leurs coopératives. Et sachant que la production promet et va se prolonger, selon ceux qui savent décrypter les signes de la nature.