CPI: le témoin DETHO LETTO accuse le bureau du procureur en dénonçant un harcèlement et une injustice
CPI. LE TÉMOIN ACCUSE LE BUREAU DU PROCUREUR EN DÉNONÇANT UN HARCÈLEMENT ET UNE INJUSTICE.
» …vous enquêtez sur le cas de l’ex-président Gbagbo, son épouse, Blé Goudé et bien d’autres qui sont autour. Mais moi, je peux vous le dire, vous n’avez pas encore eu à rencontrer ni Wattao, ni tous les Com-Zones. »
Dans le procès qui se déroule à la CPI, l’audience de ce jeudi 09 novembre 2017 a été l’occasion pour le témoin de l’accusation de dénoncer une injustice en pointant la partialité du procureur dont il est pourtant le témoin et le harcèlement auquel il a été soumis alors que, dit-il, les rebelles n’ont jamais été interrogés. Echanges à lire entre l’avocat du président Gbagbo et le témoin Detho Letto.
MAÎTRE ALTIT LIT LA DÉPOSITION DU TÉMOIN DEVANT LES ENQUÊTEURS DE FATOU BENSOUDA :
Aujourd’hui en fait, vous enquêtez sur le cas de l’ex-président GBAGBO, son épouse, Blé Goudé et bien d’autres qui sont autour. Mais moi, je peux vous le dire, vous n’avez pas encore eu à rencontrer ni Wattao, ni tous les Com-Zones. Çà n’a jamais été fait. Je peux vous prouver ça. Donc nous avons l’impression que nous, bon voilà, on était là et puis bon… voilà, c’est nous qui sommes les fautifs. Bref, je suis militaire, je ne rentre pas dans ces détails, mais c’est pour dire que nous savons de quoi il s’agit. »
QUESTION DE Me ALTIT : Qu’essayez-vous de dire dans la première partie de votre réponse ? Qu’essayez-vous de faire passer aux enquêteurs du bureau du procureur ?
RÉPONSE DU GÉNÉRAL DETHO LETTO : C’est un message que je voulais leur faire passer. Parce que nous avons constaté que depuis le commencement de l’enquête, nous ne savons pas, nous n’avons jamais vu que les autres d’en face, l’enquête était menée à leur niveau. Quand vous venez, c’est chez nous seulement que vous venez. Et vous savez que, ce que nous faisons dans un pays.
Les gens pensent que ce qu’ils font c’est caché, mais il n’y a rien de caché actuellement, dans ce monde là, il n’y a rien de caché. Si les enquêtes étaient menées au niveau des autres, nous l’aurions su. Je voulais dire qu’il y a de l’injustice, parce que nous étions harcelés.
Si vous voyez dans ma déposition, si je ne m’abuse, il y a plus de 9, 10 fois que j’ai rencontré vos éléments et d’autres structures. Je me sentais harcelé. Et les autres il n’y avait pas d’enquête à leur niveau. C’est ce message là que je voulais vous faire passer.
QUESTION DE Me ALTIT : Est-ce que pendant vos discussions avec les enquêteurs du bureau du procureur, vous avez suggéré le nom d’autres témoins potentiels pour l’accusation ?
RÉPONSE DU GÉNÉRAL DETHO LETTO : Passons à huis clos.
Avec Alexis Bayoro Gnagno et Excellence Zadi Vacka
Merci à Jessica Traoré pour la retranscription