Purge gouvernementale/L’Arabie saoudite comme la Turquie

 Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net avec J.A et AFP

Plus d’une dizaine de  princes et de ministres, anciens et actuels, ont été arrêtés le samedi dernier soir en Arabie saoudite. Cette purge sans précédent, selon des médias  doit permettre au jeune prince héritier de consolider son pouvoir. Ces arrestations et limogeages sont intervenus quelques heures après la création, par décret royal, d’une commission anticorruption dirigée par le prince héritier et homme fort du royaume ultra-conservateur, Mohammed ben Salmane, âgé de 32 ans et surnomé MBS.

Une information, qui n’a pas été confirmée, fait  néanmoins état de ce que parmi les personnes arrêtées, figure le prince et milliardaire Al-Walid ben Talal. Une source aéroportuaire a par ailleurs indiqué – que les forces de sécurité avaient cloué au sol des avions privés à Jeddah, pour empêcher que certaines personnalités quittent le territoire. Contrôlant les principaux leviers du gouvernement, de la défense à l’économie, Mohammed ben Salmane semble chercher à étouffer les contestations internes avant tout transfert formel du pouvoir par son père, le roi Salmane, âgé de 81 ans. Il a également lancé plusieurs chantiers de réformes, comme le droit de conduire pour les femmes et les ouvertures de cinémas notamment – qui marquent le plus grand bouleversement culturel et économique de l’histoire moderne du royaume, avec une marginalisation de fait de la caste des religieux conservateurs. Faut-il signaler aussi que parallèlement à son action, plusieurs puissants chefs de la Garde nationale saoudienne, une force d’élite intérieure, et de la Marine ont été limogés.