Fluidité routière dans la Cédéao/ La dégradation du réseau routier ivoirien détourne des compagnies vers d’autres destinations
Enquête réalisée par Haidmond Kaunan-afriquematin.net
Des compagnies de transport de voyageurs et de marchandises des Etats membres de la communauté économique des Etats de l’ouest(CEDEAO) sont quantitativement représentées à Abidjan et dans d’autres régions de la Côte d’Ivoire qui, jadis étaient leur destination préférée. Mais elles sont quelque peu découragées par la dégradation très avancée du réseau routier national. Si bien que progressivement, elles changent de destination pour s’aventurer désormais vers le Sénégal, le Bénin,le Togo…
Les routes du Nord de notre pays sont pour la plupart des compagnies de transport des Etats membres de le CEDEAO, avec pour destination la Côte d’Ivoire le passage obligé pour atteindre la capitale économique et d’autres régions importantes comme San Pedro et le Gbêkè. Et ce, à cause de nos ports, et du fait qu’Abidjan soit la plaque tournante pour les Etats de la sous-région. Cependant elles sont dans un état de dégradation jugée critique par les usagers de cette route. A preuve à l’exception de tronçon Abidjan-Yamoussoukro, le reste du réseau routier qui relie San Pedro et Abidjan aux frontières septentrionales est devenue difficile à pratiquer. Les routiers témoignent même que qu’après l’étape de Katiola les compagnies de transport nationales et continentales sont désormais obligées d’éviter la zone de Tafiéré pour changer d’itinéraire en passant par la voie menant à Korhogo pour aboutir à Ferkessédougou. « Certains de nos auto-bus sont très bas. Si bien qu’ils ne peuvent circuler sur cette voie », remarque Karanga Ali, chef d’agence d’une compagnie de transport malienne représentée à Abidjan. Quant à Abdou Harouna, d’une compagnie nigérienne « J’aime la Côte d’Ivoire, mais à cause des routes qui ne se portent plus bien nous avons beaucoup de véhicules qui partent désormais de Niamey vers Dakar, Cotonou, Lomé… contre notre gré », déplore-t-il. Avant de révéler que la police ivoirienne des drogues et des stupéfiants assistent au chargement des marchandises avant le départ. Ils font un scellé et signent un manifeste nous permettant de traverser tous les Etats de la CEDEAO, sans difficulté. Cependant Abdou Harouna déplore le manque de courtoisie des forces burkinabè. Qui disent ne pas reconnaître le document ivoirien qui est signé au nom du traité. Kassoum Diarra, directeur d’exploitation d’une compagnie ivoirienne qui fait la ligne Abidjan -Bamako témoigne que les forces maliennes ne nous facilitent pas la tâche. Tout comme lui, le nigérien Abdou Harouna préconise la création de plusieurs postes à péages permettant à l’Etat ivoirien de réhabiliter les voies qui relient la Côte d’Ivoire aux autres Etats de la sous-région, Abidjan, étant une destination obligée et prisée de tous. Et Boukoungou Moussa, le PDG d’une compagnie nationale de transport faisant la ligne Abidjan-Ouaga de soutenir cet avis. Abdou Harouna souhaite que le CEDEAO s’impose pour que la fluidité routière soit une réalité. Il dit souhaiter que les forces de toutes les nations de la sous-région copient l’exemple des autorités ivoiriennes.
En outre l’insécurité est déplorée sur les routes du Nord. « Les coupeurs de route sévissent et traumatisent les passagers. Surtout sur l’axe Yamoussoukro-Bouaké et les autres tronçons après Katiola. Et ce, malgré la présence des forces nationales à chaque 15 km », révèle Oumar Kouyaté, représentant d’une compagnie malienne à Abidjan.