Piratage du courant électrique dans les quartiers précaires/Des agents de la CIE complices ?
Enquête réalisée par Haidmond Kaunan/afriquematin-net
Des agents de la compagnie ivoirienne d’électricité(CIE) seraient-ils complice du piratage du courant électrique dans les sous- quartiers précaires des communes d’Abidjan ? Tout porte à le croire.
On assiste au vol d’électricité dans des bas quartiers des communes d’Abidjan en vue de sa commercialisation à des centaines de demandeurs. Cette pratique est devenue un métier pour des personnes pourrait-on dire, intouchables, notamment les ressortissants de la Cédéao qui en font de cette pratique mafieuse leur métier par lequel ils tirent leurs sources de revenus. Leur technique consiste à greffer des installations anarchiques dans les niches à compteur d’électricité de la compagnie ivoirienne d’électricité(CIE). Conséquences, des maisons entières partent en fumée avec perte en vue humaine, des fils électriques qui brûlent, des poteaux électriques qui prennent feu, des niches à compteur qui s’embrassent…Ces incidents aux graves conséquences se produisent sans que la CIE ne disent mot. Pourquoi ? N’est-elle pas informée par ses agents qui font quotidiennement le constat ? La dernière en date qui a attiré notre attention et à laquelle nous avons assisté, impuissants, remonte au samedi 6 mai dernier, aux environs de 22 heures alors que nous étions de passage dans le sous- quartier Deux plateaux Tchagba les Oliviers, quartier rasé et en reconstruction dans la commune de Cocody. Précisément, ce quartier qui fait frontière avec le club municipal. Un patté de maisons a vu tous ses compteurs et disjoncteurs partir en fumée dans deux niches jumelées. Aux environs de 23 heures des agents de la CIE avaient signalé leur présence sur les lieux du sinistre. Mais ce qui est triste c’est que ces derniers qui reconnaissent bien ces trafiquants – ont coopéré visiblement avec ces installateurs de courant volé.
Il est à noter qu’il existe dans ces bas quartiers des intouchables qui ont réalisé de véritables fortunes au su et au vu des certains agents qui se font d’ailleurs des complices dans la commercialisation de ce courant volé. Demandeurs de ce courant, installateurs, chefs de file et certains agents de la CIE se partagent le gâteau. En tout cas, pour ce qui concerne les bénéficiaires de courant, ils sont à leur risque et péril. Ces organisations ne sont pas singulières aux Deux plateaux Tchagba les oliviers. Les mêmes scénarios se produisent « Au manioc », un sous quartier de la Rivera Bonoumin. Dommage pour l’économie ivoirienne qui se meurt en présence et aux yeux des gouvernants.