FNDR : Plaidoyer en faveur de la réconciliation nationale
Mise en place d’une nouvelle structure neutre chargée de la réconciliation nationale
6 ans après la fin de la crise postélectorale, les Ivoiriens continuent de se regarder en chien de faïence. Malgré les différentes structures mises en place par le Gouvernement et des déclarations sporadiques, la réconciliation nationale est au point mort. Cependant, tout le monde y compris les protagonistes d’hier, s’accorde à dire que la réconciliation nationale est un impératif pour la stabilité, la paix et le développement en Côte d’Ivoire. Dès lors, après une analyse approfondie de la situation de notre pays, le Front National Démocratique et Réformiste (FNDR), parti politique ivoirien qui a toujours œuvré en faveur de la réconciliation nationale, voudrais encore une fois de plus tirer la sonnette d’alarme face aux positions qui se crispent davantage. Pour le FNDR, il y a des sacrifices à faire de part et d’autre en vue de parvenir à la réconciliation nationale voulue par tous. Et en l’état actuel des choses, il appartient au camp du Président Alassane Ouattara de consentir plus de sacrifices qu’il n’en a déjà fait. Cela revient à accepter le fait que le camp Gbagbo et Laurent Gbagbo lui-même, qu’ils soient coupables ou non, ont durant 6 ans payé un lourd tribut alors que dans le même temps, certaines personnes dans le camp Ouattara accusées de crimes par les organisations internationales de droits de l’homme, n’ont jamais été inquiétées. C’est pourquoi, dans un esprit de tolérance, de mea-culpa, d’introspection et de pardon, et surtout dans l’optique d’une réconciliation sincère et véritable, des efforts doivent être faits pour pardonner.
En tenant compte du fait que tout le monde est unanime sur le fait que la libération de Laurent Gbagbo est la condition sine qua non de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, le Président Alassane Ouattara doit demander la libération de Laurent Gbagbo. Même s’il appartient à la justice (la Cour pénale internationale) d’en prendre la décision, au moins, cette demande du président Ouattara aura le mérite de montrer à tous les Ivoiriens que lui-même en tant Président de la République, a accepté de pardonner et cela pourrait avoir un impact positif sur l’ensemble des acteurs de la crise en vue de parvenir à la réconciliation nationale.
Quant au Président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro, c’est le lieu de l’encourager à concrétiser son engagement pris le 03 avril dernier lors de l’ouverture de la session ordinaire du Parlement afin que sa volonté de faire en sorte que les députés œuvrent pleinement à la réconciliation nationale ne reste pas au stade de discours.
Ceci dit, il est important de noter, à toutes fins utiles, que c’est la toute première fois que le FNDR, dans ses déclarations, évoque le cas du l’ex-président Laurent Gbagbo, car il s’est toujours abstenu de s’en servir comme fonds de commerce comme le font certains pour s’attirer la sympathie de quelques personnes que ce soit. En décidant de le faire, le FNDR a donc pris la pleine mesure de ce que la libération de Gbagbo serait bénéfique pour la réconciliation en Côte d’Ivoire.
Si toutes les différentes structures mises en place depuis 2011 en vue de la réconciliation nationale, ont essuyé un échec cuisant, c’est justement parce que les personnes désignées à leur tête ont été des acteurs de la crise. En tirant les leçons de se qui précède, un changement de stratégie s’impose. Ainsi, une nouvelle structure chargée de conduire le processus de réconciliation avec des personnes neutres doit voir le jour. Elle devra être composée des personnes issues de la société civile et des petites et jeunes formations politiques qui ont aujourd’hui la confiance de la majorité des Ivoiriens contrairement aux grands systèmes politiques existants.
La prise en compte de cette donnée ajoutée à la volonté de chaque Ivoirien de se réconcilier avec son frère et la libération des prisonniers politiques ainsi que le retour des exilés contribueraient à accélérer le processus de réconciliation nationale pour une Côte d’Ivoire en paix et résolument tournée vers le progrès économique et social.
Fait à Abidjan le 1er mai 2017
Le Président-Fondateur du FNDR
Didier Brou