La politique irationnelle de Trump: il a fallu deux semaines pour s’en rendre compte
Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
La différence entre l’administration Obama et celle de Trump est désormais clairement rétablie, et cela, grâce aux récentes actions du nouveau locataire de la Maison Blanche. L’Amérique va de tout le temps regretter Obama, ce noir d’origine Kényane, qui s’est établi comme un vrai chef d’Etat, affectionné et respecté de tous. Quant à Trump, il a fallu seulement deux semaines pour se rendre compte qu’il était loin d’avoir l’expérience de son prédécesseur. Pour preuve, le revirement à 180° de sa position sur la Syrie en moins de deux jours.
C’est une politique portée sur le sensationnel et les déclarations émouvantes. Après avoir affirmé que le départ de Bachar n’était plus une priorité pour son administration, il a autorisé le bombardement d’une base aérienne de Bachar plusieurs heures après. Il dit avoir été ému par les photos des enfants gazés par l’armée Syrienne alors qu’il reste muet face à l’horreur de Rachidine, une banlieue rebelle de la ville d’Alep, où 126 personnes ont été massacrés dont 68 enfants par des rebelles syriens. Ah, l’émotion! Félicité par ses alliés, qui hier le dénigraient, pour la leçon infligée au « dictateur » de la Syrie, Trump se lança aux trousses d’un autre « Dictateur », celui de la Corée du Nord.
Plusieurs navires de guerre et un porte-avions sont convoyés vers la péninsule coréenne. Ici, le locataire de la Maison Blanche se dit « prêt à « régler » seul le problème nord-coréen, sans l’aide de la Chine« . Le monde entier est alerté par cette tension qui risque de tourner à un conflit nucléaire, connaissant aussi la ténacité du dirigeant Nord coréen. Pour davantage rependre son intimidation, Trump fait exploser en Afghanistan la bombe non-nucléaire la plus puissante du monde. Mais toutes ces scènes ne suffiront pas à faire plier Pyongyang qui fait procéder au lancement d’un nouveau missile balistique, même si celui-ci n’a pas été concluant.
Washington se rend alors à l’évidence que ses muscles sont encore loin d’impressionnr la Corée du Nord. Du coup, le langage de l’administration Trump va changer toute chose qui amène Juliette Morillot à dire que « Le plus irrationnel des deux dirigeants, c’est Donald Trump ». Et bien Washington qui prétendait pouvoir régler seul le problème Nord Coréen affirme aujourd’hui, par la voix de son conseiller à la sécurité nationale, Herbert Raymond McMaster que « Nous sommes en train de travailler conjointement avec nos alliés et nos partenaires et les dirigeants chinois pour développer un éventail d’options… Il est temps pour nous d’entreprendre toutes les actions possibles, sauf l’option militaire, pour essayer de résoudre ceci pacifiquement ». Du coup, l’option militaire n’est plus en première ligne. La politique de Trump sur la Corée du Nord, après son tir de missile, reprend un autre virage à 180°.
Quel jugement peut-on alors porter sur la politique globale de cette administration Trump?