« Institut Tamanoix », le gros projet de l’artiste ivoirien Boni Gnahoré

Par Fatime Souamée – Afrique Matin.Net 

Boni Gnahoré est sur les bords de la lagune ébrié depuis quelques jours. De retour de Strasbourg en France, l’ex-pensionnaire du village Ki-Yi est revenu au bercail avec dans sa valise, un projet pour la création d’un conservatoire de musique, de danse et de chorégraphie. « C’est un  projet pour la création d’un conservatoire de musique, de danse, de   théâtre et d’art dramatique. Un établissement privé qui dispensera des enseignements sur la musique et les instruments de musique.

Leur mode de fabrication, leur gestion, mais surtout leur utilisation pour la production des sons les plus emblématiques et harmonieux. Cette formation est destinée spécialement aux jeunes, chanteurs ou des mélomanes et amoureux de la musique », nous a –t-il précisé hier dans un maquis de la place. Mais pour ce projet qui tient à cœur le géniteur de Dobet Gnahoré, c’est la consolidation de la recherche réalisée depuis des années sur « Le Tématé », une danse de réjouissance, aujourd’hui exécutée par les Wobé et les Guéré de la Côte-d’Ivoire. « Le Tématé est une danse qui relate l’histoire de la culture du riz, depuis la semence jusqu’à la consommation.

Elle est Créée en 1964, et provient de la danse Kono du village Sando en Côte-d’Ivoire », nous raconte-il avant d’ajouter que les instruments sont à percussion. « Ce sont, soit quatre ou cinq tambours qui émettent des sons ». A ces quatre tambours Boni Gnahoré en rajoutera deux pour en faire six pour créer le tamanoix. « La musique est universelle. Nous nous sommes rendu compte avec trois ou quatre tambours, des notes manquaient aux instruments. Il fallait donc en rajouter et revoir l’organisation, comment accorder les six tambours pour répondre aux critères de la musique internationale », nous confie l’artiste.

La grande innovation, l’Institut Tamanoix se propose de concilier musique et conservation de la biodiversité. Une démarche globale de développement durable, pour une consommation respectueuse de l’environnement. Dans cet objectif de préservation de l’environnement, Institut Tamanoix, selon l’artiste, s’est engagé à contribuer au reboisement tout en faisant preuve d’innovation. « La nature a permis la construction de presque tous les instruments de musique. Elle a façonné l’art musical depuis longtemps. Il est temps que nous les artistes, nous nous engagions pour restituer à la nature, ce que nous lui avons pris.   Faire chanter la planète et la préserver contre les effets du changement climatique est désormais notre mission », précise-t-il.

Ce n’est pas la première fois que le constat de la déforestation est fait mais c’est inédit qu’un artiste comme Boni Gnahoré appelle de ses vœux, un changement radical de la stratégie. Il s’agit désormais pour lui de contribuer de manière durable à la conservation de la biodiversité. Donc à la lutte contre les effets du changement climatiques et ce, à travers Tamanoix Institut, de par son rayonnement intercommunal. « L’ambition du Conservatoire est de mettre à la disposition de la nation ivoirienne et du monde, des artistes de valeur qui allient formation musicale et défense de la nature » a-t-il conclu.