Abengourou/Des producteurs de café-cacao pour la fertilisation des sols comme solution au vieillissement des vergers

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial dans l’indénié-Djuablin

« On continue de nous donner des cabosses de cacao. Est-ce la solution ? Pourquoi tant de gaspillage ? Le cacao Mercedes n’est pas la solution au vieillissement des vergers.Il faut songer à fertiliser les sols. Il faut avoir des moyens  pour un engrais adapté à la situation. On constate qu’il n’y a pas de technique adaptée. Il n’y a non plus de banque agricole. Et pourtant le cacao représente 40% des produits nationaux d’exportation. Il est temps de changer la politique agricole en vue de mieux traiter le producteur », propose Maurice Sawadogo, planteur de café-cacao et président de la société coopérative Agnitiè d’Abengourou.(Scoop3a)
En écoutant religieusement ce producteur de café-cacao  et reconnu comme leader d’opinion à Abengourou on est persuadé que « la campagne en cours n’est pas  du tout bonne et c’est l’une des plus difficiles que ce régime en place va affronter. La campagne est ratée à cause du réchauffement climatique. Abengourou ne pourra faire que la moitié de sa production. Le traitement des vergers se fait mais il représente rien face à la menace du Swollen shoot et la pourriture brune ». Raison pour la quelle il se demande ne pas pas subventionner ces vastes plantations frappées sévèrement par la maladie du Swollen shoot. Et l’on ne fait qu’autoriser la destruction des pieds malades. Avant de révéler qu’ils sont nombreux des petits planteurs qui, de peur qu’on abatte les plants de cacao attaqués par cette maladie, les cachent aux techniciens agricoles. Dans l’espoir de pouvoir se faire un  à deux sacs de cacao pour faire face à leurs besoins. Et la maladie ravage tout le verger et contaminant le voisinage. Et d’ajouter que le  prix des intrants revient plus cher que la production qui oscille autour 500 kilogramme à l’hectare. Maurice Sawadogo reconnaît que seule la diversification des cultures est une solution face au vieillissement du verger, le réchauffement climatique et son cortège de maladies. Pour lui l’on se trouve devant les faits accomplis sachant que ce n’est pas le kilogramme du cacao à 1100 francs qui va résoudre ces nombreux problèmes. Mais la politique agricole qui s’impose à l’Etat ; c’est le renforcement des capacités de production. Le Pca de la société coopérative Agnitiè  ne caresse non plus les multinationales qui selon lui parlent de cacao exportable au cours de la campagne intermédiaire. « Ils exigent des normes exportables or c’est la nature qui décide des normes exportables. Nous sommes en fin novembre et depuis deux mois il n’y a pas eu une goutte de pluie Avec cela l’on parle de fuite de cacao ivoirien vers le Ghana. C’est du cacao rejeté que les hommes d’affaires ghanéens venaient acheter ici. Nous n’avions pas  les moyens de nous rendre dans ce pays pour aller vendre. C’est parce qu’ils n’exigeaient  pas de normes et ils allaient broyer les petites fèves. Il suffit de mettre en place des usines de broyage de cacao et les problèmes d’égrenage, on n’en parlera plus ». se plaint-il. Selon lui, nos autorités devraient avoir honte, en ce sens qu’ils voyagent et constatent comment les autres pays traitent les producteurs. « Chez, nous, il n’y a pas un répertoire digne de ce nom dans le milieu des producteurs. L’administration ne fait que se mêler de notre problème d’organisation. Certains créent des coopératives d’exportation sans être planteurs », dénonce-t-il.