Réponse d’un journaliste ivoirien à Sarkozy : l’Afrique n’a pas besoin d’un plan Marshall mais plutôt d’un plan « Vladimir Poutine ».

imagesPar Léon SAKI – Afrique Matin.Net

L’ex-président français, Nicolas Sarkozy, malmené certainement par le souvenir du paradis perdu, multiplie ces temps-ci des propositions, à la limite même fabuleuses et mythologiques, en vue de séduire un électorat réticent et bien difficile pour lui.

Après avoir étalé aux Français ses plans pour une réponse aux questions imminentes notamment, le terrorisme, l’immigration massive, l’économie, l’ancien pèlerin au bâton armé s’invite au débat africain.

Nicolas Sarkozy croit ainsi trouver une idée absolument angélique pour sortir l’Afrique de l’attardement économique, et il a parlé du Plan Marshall. Ce fameux schéma conçu par les Etats-Unis en 1947 pour, disaient-ils, aider à la reconstruction de l’Europe d’après-guerre mais qui n’était autre qu’un plan d’endiguement du communisme à cette période de la guerre froide où l’idéologie marxiste réalisait des percées spectaculaires.

L’ancien président français propose un tel plan pour l’Afrique après avoir semé la désolation et des souvenirs douloureux sur le continent. Si cette proposition vient du mercenaire de l’Afrique, il y a lieu de s’inquiéter, de prendre des dispositions pendant qu’il est encore temps et d’aller dire à Nicolas Sarkozy que « l’Afrique n’a pas besoin d’un Plan Marshall, mais plutôt d’un Plan Vladimir Poutine ».

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Le problème du continent noir n’est plus d’ordre économique car le potentiel existant malgré tous les pillages orchestrés reste encore intact, et au fil des temps, des gisements énergétiques sont découverts comme c’est le cas au Sénégal. La ville de San-Pedro est « assise » sur du « pétrole bleu », le meilleur de la planète, le Mali vit en ce moment l’amer expérience de ses dernières découvertes, Ali Bongo est à présent exténué par les pillages de son pétrole dont les revenus ne servent pas aux gabonais.

En un mot, l’Afrique souffre et continue de souffrir pour la générosité de son sous-sol dont les ressources restent inestimables. Et pour cela, Kadhafi est mort. Durant la traque du guide libyen, le président Sarkozy avait menacé de mort tout président africain qui se tromperait à apporter son soutien, ne serait-ce que moral, à Kadhafi.

Aujourd’hui loin des arènes du pouvoir et investi du désir de séduire un électorat perdu, il donne l’impression d’être préoccupé par l’Afrique et propose un Plan Marshall, alors qu’il est conscient que ce continent a besoin d’un « Plan Vladimir Poutine ». Le continent africain est déjà globalement riche et ne sort pas d’une guerre de ruine pour exprimer le besoin d’une reconstruction. L’Afrique a besoin d’un plan de garanti de sa souveraineté et de sa dignité.

Elle a besoin d’une autonomie politique et économique, et d’une indépendance réelle dans un contexte de mise à mort de l’impérialisme mercantile et infantilisant. Le Plan Vladimir Poutine séduit en ce moment pour avoir montré son efficacité dans des Etats pilotes tels que la Russie, la Tchétchénie, la Crimée, l’Ukraine de l’Est et l’Iran. C’est un plan d’économie sécurisée basé sur la défense nationale et la protection des richesses intérieures.

Il repose sur la souveraineté, l’indépendance et le respect du droit international. Dans le contexte actuel de guerre froide où l’occident connait des misères en Syrie, l’ancien président français très prudent a le mérite d’être clairvoyant et en avance sur ses adversaires parce que convaincu que la bataille n’échappera pas à l’Afrique, d’où l’endiguement à titre prévisionnel du Plan Vladimir Poutine qui risque de s’emparer d’ici peu du continent africain.