La fédération des tradi-praticiens de la santé et naturo-thérapeutes pour l’analyse des médicaments à moindre coût

Par Khaunan Haidmond –correspondant/afriquematin. net

« L’Etat nous invite à analyser nos produits désormais dans les laboratoires nationaux. Nous saluons la collaboration. On nous demande également de vendre nos produits à un prix dérisoire. Cependant il faut l’avouer, le coût de l’analyse est exorbitant. Que le gouvernement nous permette de faire tester nos médicaments à moindre coût. 91% de la population a recours à la médecine traditionnelle. Si l’Etat revoit les coûts à la baisse, il n’aura plus besoin de faire campagne. Et les officines seront bondées des produits issus de la pharmacopée africaine. Nous avons faire testé 29 produits dont 5 homologués. C’est Ano Kouao Daniel, président des tradi-praticiens de la santé et naturo-thérapeutes de Côte d’Ivoire qui s’exprime ainsi. Nous l’avons rencontré ce le samedi 3 septembre dernier à son cabinet dans la commune du Plateau, à l’issu de la 14ème journée nationale de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée africaine qui s’est tenue la veille à la bibliothèque nationale.
Ce naturo-thérapeute-chercheur qui souvient du chemin parcouru dit revenir de loin. Il raconte les difficultés qui avaient été siennes depuis 2008 jusqu’à l’aboutissement de ce combat qui n’est autre que la reconnaissance de la valeur de la médecine traditionnelle par l’Etat et sa décision de collaborer avec ces détenteurs de secrets ancestraux. « C’est un sentiment de joie qui m’anime. Mes prières ont été exaucées. Mes amis et moi avions combattu des combats de maigres contre des Goliath. Sans moyens. Je remercie l’organisation ouest africaine de la santé(OOAS), à travers elle,le Dr Koffi Bushia, un professeur de la médecine traditionnelle autrefois à Bobo-Dioulasso pour son soutien financier et psychologique. Et aujourd’hui les autorités compétentes, avec à leur tête le président Alassane Ouattara et madame la ministre Raymonde Coffie Goudou. Sans oublier mes confrères », se réjouit-il. Mais, selon lui, il fallait comprendre ses adversaires d’autrefois devenus ses partenaires. Pour lui le colon blanc avait traîté les médicaments issus de la pharmacopée africaine d' »indigénat » au point qu’il était très difficile pour les docteurs de la pharmacie et de la médecine conventionnelles de l’accepter. En outre on doutait de l’efficacité de ces produits à cause de leur usage pour plusieurs pathologies à la fois. Ce qui fait réagir le chercheur: «il faut être dans le milieu des plantes pour comprendre leur secret. Une plante qui permet de soigner une carie dentaire peut également guérir une infection urinaire », explique-t-il. Ano Kouao Daniel qui vient de tester trois médicaments dans les laboratoires nationaux proteste contre la décision de l’Etat d’inviter ses confrères et lui à se spécialiser. »Je viens de tester un produit contre l’hépatite B et C, un médicament contre les infections sexuellement transmissibles(IST) et un dernier contre le diabète. J’ai plus de 200 médicaments à mon actif. Je suis donc un généraliste. Le praticien de la médecine traditionnelle est une bibliothèque. Il est difficile de se spécialiser. Car il est à la fois chercheur, pharmacien et médecin » fait-il comprendre. Avant d’inviter les praticiens encore dans l’informel de se faire connaître, tester leur produit et et de les vendre dans des centres de recherches et des cabinets de production de médicaments répondants aux normes OMS. Mais surtout renforcer leur capacité de bonne pratique à travers des formations «La récréation est terminée pour les brebis galeuses. Arrêtons les publicités tapageuses et désordonnées. Avançons avec l’Etat et les lois de la République. Je rassure tout contrevenant qu’il sera frappé par la rigueur de la loi », avertit-il. Tout en définissant le rôle de la fédération et la mission des naturothérapeutes. En effet pour lui la fédération qui est née en 2008 a pour rôle de servir d’interlocuteur entre le ministère de tutelle et ses membres et permettre aux associations de rechercher des moyens pour améliorer les recherches. Et organiser des formations de renforcements de capacité et de vulgariser les textes réglementaires. Selon Ano Kouao Daniel, ces médicaments doivent être conditionnées dans des emballages, des flacons et étiquetés. Ils ne peuvent que se vendre dans des centres de médecine traditionnelle et cabinets. Une sanction plane sur la tête des contrevenants. L’un des soucis de cette fédération dont il en a la charge, c’est la menace de la qualité des plantes, de nos jours avec l’usage abusif des pesticides dans l’agriculture avec son lot de conséquences sur la santé humaine. C’est pour quoi il sollicite tout le gouvernement à travers ces ministères concernés pour la sensibilisation sur ce fléau. Le président de la fédération des tradi-praticiens de la santé et naturo-thérapeutes entend inviter le ministère à ne pas confondre les structures. «Que le ministère ne confonde pas les structures. La fédération à travers sa cellule ONG ne bénéficie pas de la subvention allouée au programme nationale pour la promotion de la médecine traditionnelle. Elle a été surprise d’apprendre qu’elle avait bénéficié d’une subvention de 10 millions allouée par l’Etat », précise-t-il.