Gabon: Pour qui se prend la France pour donner des instructions fermes à un pays indépendant?
Par Michel Mangou – Afrique Matin.Net
Dans la crise électorale provoquée au Gabon par Jean-Ping et ses alliés occidentaux, une seule chose parait pour tout africain à la fois écœurant et révoltant: l’attitude de la France. François Hollande qui croupis en ce moment sous le poids d’une impopularité sans pareil s’adresse à tout un pays en des termes d’autorité par la manière la plus absurde qui soit. « La France exige le recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote ».
Une telle déclaration est une remise en cause même de la souveraineté de l’Etat gabonais, une ingérence délibérée dans les affaires d’un Etat souverain mais surtout une insulte considérable au peuple africain. Une insulte aujourd’hui applaudie par certains chefs d’Etat, notamment OBIANG Nguema et Sassou Nguesso désespérément en perte de dignité. Ce qui laisse entendre que rien n’arrêterait la France de perpétrer des crimes comme elle l’a fait en Libye en éliminant impunément Kaddhafi.
La Côte d’Ivoire a connu exactement la même crise avec deux présidents qui se sont proclamés vainqueurs des élections de 2010. La France s’est catégoriquement opposée au recomptage des voix demandé par l’ex-président Laurent Gbagbo et est intervenue militairement pour le dégager du fauteuil présidentiel. Dans le cas du Gabon, elle fait du recomptage une exigence comme si ce pays est une province hexagonale. Pour qui se prend la France pour donner des instructions fermes à un pays indépendant?
Cette attitude désinvolte de s’ingérer systématiquement et sans retenue dans les affaires intérieures des Etats par les dirigeants français est aujourd’hui à l’origine de la grande haine que vouent l’opinion générale à ce pays et des déboires auxquels sont confrontés ses ressortissants dans le monde.
La situation qui prévaut en ce moment au Gabon est très préoccupante pour l’avenir de l’Afrique et son audétermination face à un ordre mondial corrompu. Si le régime de Bongo s’écroule sous le poids des intimidations de la communauté dite internationale qui se détermine par trois (03) pays et trois (03) organisations, ce sera l’effondrement total du continent africain et ses institutions.