Et si le grillon était l’avenir culinaire de l’homme ?

Animales ou végétales ? Telle est la question qui divise le genre humain en quête des protéines indispensables à sa survie, ­menacée par une natalité galopante. La viande, dont la production et la consommation ne cessent d’être dénigrées, voit son monopole lentement grignoté par le soja. Le règne végétal va-t-il l’emporter sur le régime animal ? Ce serait compter sans les bestioles à sang froid et ignorer les pratiques séculaires d’un tiers de l’humanité. On estime à plus de deux milliards celles et ceux qui, dans une centaine de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, consomment quelques-unes des 1 900 variétés recensées d’insectes également riches en protéines. Au Japon, en Chine et en Corée du Sud, on mange des chrysalides de ver à soie frites ou en conserve. Les Japonais aiment les cookies aux guêpes alors qu’à La Réunion, on préfère leurs larves frites ou en rougail. Au Laos, on fait frire des sauterelles, bouillir des scorpions d’eau ou rôtir certaines araignées. On réduit la punaise d’eau géante en purée utilisée dans la sauce « nam prik mang da ». Au Cambodge et en Thaïlande, on trouve des insectes rampants ou volants, grillés ou cuits à la vapeur. Les Aborigènes d’Australie sont friands des fourmis « pot de miel » et de chenilles parasites. En Nouvelle-Calédonie, une fête est organisée tous les ans pour célébrer le ver de Bancoule, dégorgé quelques jours dans de la noix de coco râpée. Au Mexique, on prend l’apéritif avec du « caviar mexicain » composé d’œufs de punaise d’eau ou en croquant des chenilles de papillon avec des œufs de fourmis…