Cote d’ivoire : attention,le pays est assis sur un énorme brasier.

Par  VouzoZaba  afriquematin.net

« Mon pays va mal » dixit le célèbre  reggae man ivoirien  Tiken Jah Fakoly dans l’un de ses tubes à succès. Le chanteur ne croyait pas si bien dire tant ce refrain s’adapte particulièrement  à l’atmosphère sociale qui prévaut  actuellement  en Côte d’ivoire.  Depuis la sphère politique jusque dans les ménages les plus reculés, le ton monte et cela ne présage rien de bon pour la quiétude des habitants de ce beau pays qui peine à renaitre de ses  cendres.

En effet, la sphère politique est divisée, profondément divisée. La coalition au pouvoir, en particulier les principales forces politiques  qui la composent, le  P.D.C.I  et le R.D.R  gèrent  le pays  au mépris des règles de démocratie depuis plus de six ans, à l’exclusion de l’autre majorité qui a récolté plus de 48% lors des élections présidentielles d’octobre 2010. Le clientélisme et le tribalisme triomphent dans tous les secteurs vitaux de l’Etat : l’administration, l’armée, l’économie au travers des passations de marché.  Les geôles  du pouvoir sont pleins de ceux qui ont eu le malheur  de partager les idéaux du célèbre prisonnier de la cours pénale internationale  de la Haye, le président Laurent Gbagbo.  Ces prisonniers  politiques qui, au début de leur détention, croyait en une possible largesse du président de la république,  sont  aujourd’hui  désillusionnés. Les opposants au régime dans leur majorité et les populations s’opposent à un éventuel  changement de la constitution Le cynisme des partisans  de Mr Ouattara est tel que plus personne ne croit en une réelle volonté de réconciliation dans ce pays. Mr  Ahmadou Soumahoro, le très bouillant  secrétaire général du Rassemblement  des  Républicains  ne disait-il pas récemment  que si la coalition au pouvoir venait  à perdre le pouvoir, ç’en était fini de celle-ci ? Si ce sont là la perception du pouvoir de l’une des plus influentes personnalités du pouvoir actuelle, qu’en  sera-t-il  alors de leurs nombreux  supporters ?

La sphère estudiantine n’ est pas en reste des spasmes qui secouent le pays .Des arriérés de paiement des bourses  aux ayants droits  à l’institut des  arts  à cocody , à susciter la colère des étudiants  et leur mécontentement, provoquant  ainsi une descente  non moins  appropriée, dans  cet établissement public,  des forces de l’ordre. Cela à occasionner une perturbation des cours  durant  trois jours, renforçant du coup les rancœurs de la gente estudiantine à l’égard des pouvoirs publics. En outre,la situation qui prévaut  en ce moment au sein de l’université Felix  HouphouetBoigny n’est pas  à l’avantage du gouvernement. Le meurtre de l’étudiant Roland  Allaba et les nombreux griefs des étudiants à l’encontre de leurs  hiérarchies et  de la présence permanente  des forces policières sur le campus de l’université, ne sont pas pour calmer la situation. Les échauffourées  entre étudiants et policiers le lundi dernier semblent être au point  de non –retour  quant à la quiétude au sein de ladite université.

Enfin, la colère suscitée par l’augmentation  du prix des factures d’électricité dans les ménages, est en ce moment même à son comble. La ville de Yamoussoukro, ville natale du président  Felix  houphouetboigny , est depuis le mardi 19 juillet 2016 en ébullition. Les populations, comme  un ouragan qui ravage tout sur son passage, s’en sont pris aux édifices publics , aux forces de l’ordre et  aux  agent de la Compagnie  Ivoirienne d’Electricité. De pareilles scènes sont malheureusement à craindre sur toute l’étendue du territoire tant le cout de la vie prend  des proportions de plus en plus inquiétantes.

Les autorités actuelles perçoivent-elles les signent avant-coureurs  d’une implosion sociale imminente et généralisée ou font –elles la sourde oreille face à ce qui  est  en ce moment perceptible comme étant  le chant du cygne du pouvoir de Mr Ouattara ? Les jours avenirs nous situeront certainement  sur la réponse à cette interrogation.