Tentative de putsch en Turquie: ce que l’on sait ce matin
Les temps forts des événements survenus cette nuit par Sputnik
Une tentative de putsch sanglante a opposé cette nuit des militaires rebelles et les forces loyalistes. Des dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues du pays. Bien que la situation reste toujours confuse, le président turc Recep Tayyip Erdogan semblait avoir repris la main samedi matin.
Comment tout a commencé?
La télévision turque a annoncé vers minuit une coupure partielle des ponts sur le Bosphore par les forces de sécurité, suite à quoi le premier ministre et le président turcs ont dénoncé une tentative de coup d’Etat par un groupe au sein de l’armée. Recep Tayyip Erdoğan a appelé les Turcs à descendre dans les rues pour résister.
L’armée turque a de son côté annoncé avoir pris le pouvoir. Le chef d’état-major a été pris en otage par des militaires putschistes. Les « forces de armées turques » ont proclamé la loi martiale ainsi qu’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire.
Le matériel militaire intervient dans le conflit
Peu après le début du conflit, plusieurs violentes explosions ont été entendues à Ankara, accompagnées de coups de feu dans le centre-ville, alors que des avions de chasse survolaient à basse altitude la métropole.
Peu après minuit, plusieurs chars de l’armée ont été déployés autour du parlement à Ankara. Vers 3h du matin, le parlement turc a été bombardé, visiblement par voie aérienne.
En réponse, des avions de chasse F-16 de l’aviation turque ont abattu un hélicoptère Sikorsky appartenant aux putschistes. À l’aube, un avion a largué une bombe près du palais présidentiel à Ankara, des F-16 ont bombardé des chars rebelles.
Le peuple sort dans les rues, la panique
Les télévisions ont montré des foules importantes réunies près de l’aéroport Atatürk d’Istanbul, se réjouissant de la tentative de coup d’Etat. Mais d’autres, notamment place Taksim, protestaient contre le putsch.
Toujours à Istanbul, des soldats ont tiré sur la foule qui protestait contre la tentative de coup d’Etat militaire.
Retour d’Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé samedi avant l’aube à Istanbul, où il a été accueilli par de nombreux partisans. L’homme fort de Turquie passait depuis quelques jours des vacances avec sa famille dans une station balnéaire de l’ouest du pays.
M. Erdogan a dénoncé « une trahison » menée depuis plusieurs heures par des soldats putschistes, qu’il a accusé d’être liés à son ennemi juré Fethullah Gülen, un imam exilé depuis des années aux Etats-Unis.
Des soldats rebelles se rendent
Une unité de l’armée turque composée de près de 60 soldats rebelles, qui avaient investi dans la nuit l’un des ponts suspendus enjambant le Bosphore à Istanbul, s’est rendue samedi matin aux forces de sécurité, une scène diffusée en direct à la télévision.
Le chef-d’état major libéré
Le chef d’état-major des armées turques, le général Hulusi Akar, a été libéré des militaires putschistes qui le retenaient sur une base aérienne située dans la banlieue d’Ankara samedi et conduit dans un lieu sûr.
Victimes et arrestations
A Ankara, 17 policiers ont été tués, tandis qu’à Istanbul des soldats ont ouvert le feu sur la foule, faisant des blessés.
Au total, au moins 90 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées et plus de 1.150 ont été blessées au cours de la tentative de putsch militaire menée dans la nuit.
Les forces de sécurité turques ont arrêté 1.563 personnes, pour la plupart des militaires, en lien avec cette tentative.