Crise migratoire : l’hécatombe continue en Méditerranée

Plus de 50 000 personnes bloquées
Situation nouvelle en 2016, les changements de politique engagés par les Etats européens ont freiné le flux migratoire et bloqué des dizaines de milliers de personnes sur les routes des Balkans ou de l’Est méditerranéen. A la date du 30 mars 2016, l’OIM a dénombré 56 814 migrants bloqués en Grèce, en Macédoine, en Serbie, en Hongrie, en Croatie, en Bulgarie et en Slovénie.

Un premier accord entre les forces de police d’Autriche, de Slovénie, de Croatie, de Serbie et de Macédoine a été signé le 18 février 2016 afin de réduire « au minimum possible » le flux migratoire passant par la « route des Balkans ». Le 18 mars 2016, un second accord a été signé entre l’UE et la Turquie, obligeant la seconde à reprendre tous les « nouveaux migrants irréguliers » entrés en Grèce.

L’entrée dans ces pays est conditionnée au règlement de l’espace Schengen, qui précise dans son article cinq les conditions d’admission, dont :

la détention d’un document de voyage (comme un passeport) en cours de validité ;
la détention d’un visa uniforme Schengen en cours de validité, si la nationalité du ressortissant de pays tiers est soumise à visa ;
la possession de moyens de subsistance suffisants (espèces, chèques de voyage, cartes de paiement internationales), de garanties de rapatriement (titre de transport ou attestation bancaire) et d’une attestation de souscription d’assurance médicale de voyage.
Or, si une partie des migrants sont pourvus d’un passeport valide, il leur reste très difficile d’obtenir un visa uniforme leur permettant d’entrer dans Schengen, la procédure étant relativement lourde et décourageante.

A noter que ces conditions ne s’imposent pas pour les personnes ayant fait une demande d’asile dans le pays où elles se trouvent, le droit européen les protégeant le temps que leur demande soit étudiée.

La Grèce accueille neuf nouveaux migrants sur dix

La « route des Balkans » ayant été rendue quasi impossible à emprunter, l’OIM souligne que la route centrale passant par l’Italie connaît un regain d’activité, tout comme la frontière entre la Turquie et la Bulgarie. Regain tout relatif puisque presque neuf migrants sur dix choisissent de rejoindre l’Europe en traversant la mer Egée, qui sépare la Grèce de la Turquie.

L’accord signé entre la Turquie et l’Union européenne vise précisément à soulager les autorités grecques, dépassées par l’ampleur des migrations. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait accueilli favorablement le mécanisme de renvoi des arrivants, saluant la répartition des efforts, et rappelant que la Grèce « ne peut pas faire face toute seule ».

Au 20 avril 2016, 325 migrants ont été renvoyés en Turquie en vertu de cet accord.

Le Monde.fr