Fin des conflits fonciers à Songon : la mise en garde de l’Honorable Beugré Alloh Jérôme

LN/afriquematin.net

Le foncier est le Tallon d’Achille des 60 villages Atchan, communauté autochtone, dans le District Autonome d’Abidjan. Avec le Grand Abidjan qui commence à ‘’avaler’’ toutes les terres de ce peuple, plus rien n’arrête des prédateurs du foncier pour se faire de l’argent facile. Un comportement qui met en péril la coexistence pacifique, et sape la cohésion sociale pourtant nécessaire au développement de ces villages. Chef du village de Songon-Agban et préoccupé par le phénomène, l’Honorable Beugré Alloh Jérôme tire la sonnette d’alarme, dénonce certaines pratiques qui ont plombé toutes démarches tendant à protéger les terres dans le grand Abidjan en général, et dans les 20 villages de la Sous-préfecture de Songon.

 De quelques échanges avec l’Honorable Beugré Alloh Jérôme suite à l’atelier sur le foncier qu’il a organisé à l’attention de ses administrés impliqués dans la gestion de cette activité, c’est un chef déterminé qu’il a été donné de découvrir. Pour lui, en effet, la terre étant le bien le plus précieux que leur ont légué leurs parents et grands-parents, c’est tout à fait normal que leur génération Tchagba, actuellement au pouvoir dans ‘’le pays’’ Atchan,  en fasse un trésor pour leurs progénitures et les générations futures. ‘’L’intérêt de l’atelier était l’occasion d’interpeler les un et les autres sur les problèmes fonciers dont, nous, génération Tchagba, avons hérités à notre prise du pouvoir à la suite des Dougbo. Dès lors que Songon a été érigée en zone urbaine, il fallait se poser la question de comment gérer nos terres afin de laisser aux générations futures un héritage, comme nous l’a légué nos pères et grands-parents. Et surtout expliquer aux chefs des familles leur niveau de responsabilité, ainsi que le mécanisme et les dispositions à prendre pour éviter de se laisser gruger par les opérateurs’’, a-t-il expliqué.

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Selon la tête couronnée, cadre dans une Entreprise à Abidjan, ‘’des opérateurs techniques, en complicité avec les familles, et pire, avec certains membres solitaires des familles, une fois les morcellements faits, s’empressent de vendre leurs parts, souvent à hauteur de 30, 40, 50 voire 60 % des lots du lotissement, et disparaissent’’. Dès lors,’’ les acquéreurs s’empressent de bâtir des maisons d’habitation, sans même prendre la peine de respecter les directives de l’État en matière d’urbanisation des localités. Qui plus est, la majorité des promesses mirobolantes que font ces ‘’opérateurs techniques’’ ne sont jamais tenues, à tel point que ces chefs de village  n’ont que leurs yeux pour pleurer, en même temps que les propriétaires terriens’’, déplore-t-il. Et comme bien de lotissements à Songon sont irréguliers et pas encore approuvés par le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, l’Honorable Beugré Alloh invite tous les intéressés à la vigilance.