Procès des Déchets toxiques: L’étau se resserre autour de ceux qui ont détourné l’argent des victimes

Par Jean Levry – Afrique Matin.Net 

Le bout du tunnel n’est plus loin pour les victimes des déchets toxiques si l’on s’en tient à l’audience du mercredi 29 juin 2016. En effet, devant la Première chambre correctionnelle de la Cour d’appel d’Abidjan, les avocats des victimes ont enfoncé le clou menant à la condamnation définitive des personnes ayant détournés les 4,568 milliards d’indemnisation de 6624 victimes du Probo Koala.

 Au cours de l’audience, la Cour a entendu les plaidoiries des avocats de la partie civile.  Et également la comparution à la barre de Me Nanou Christine, notaire qui a procédé au changement de dénomination de Acess Bank. Ainsi, la responsabilité d’Afriland first Bank accusée de blanchiment d’argent et de complicité de blanchiment d’argent, a été prouvée. Ce qui  balaie la thèse du tribunal de première instance qui établissait une distinction entre Acess Bank et AFriland First Bank alors qu’il s’agit d’une seule et même personne morale.

Le notaire a éclairé la cour sur le fait qu’il s’agissait seulement d’une augmentation du capital et d’un changement de dénomination. Sinon, en réalité, c’est la même structure bancaire. Fort de  ce témoignage capital, l’avocat des victimes a, dans sa plaidoirie, demandé qu’il y ait une condamnation solidaire. Me Tanoh Diavatché Pierre a également donné les raisons fondamentales qui ont motivé l’appel fait par lui devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel.

Il s’agit, selon lui, d’infirmer la décision du tribunal de première instance stipulant qu’il n’y a pas de faux sur les actes constitutifs de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (CNDVT-CI), structure dirigée par Claude Gouhourou et qui avait à charge la gestion des fonds alloués à l’indemnisation des victimes.  Aussi, était-il question pour l’avocat de montrer le bien-fondé de la constitution de partie civile de Charles Koffi, agissant pour le compte du Réseau nationale pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (RENADVIDT-CI).

 Au terme de la plaidoirie de l’avocat, on le peut le dire,  la Cour d’appel dispose d’éléments suffisants pour  rectifier cette décision du tribunal de première tendant à faire croire que le concerné avait perçu son indemnisation à hauteur de 725 500 FCFA. Toujours est-il que la Cour dispose de son pouvoir discrétionnaire. Au sortir du procès qui a été renvoyé au 06 juillet prochain pour la plaidoirie des avocats de la défense, Charles Koffi a exprimé sa foi en la justice. « Nous avons confiance en la justice », a-t-il laissé entendre.

Notant que les victimes qui s’étaient mobilisées comme d’habitude pour assister au procès ont été empêchées par la police d’avoir accès au quartier du Plateau où se trouve le Palais de justice. Elles ont été retenues au District de Police d’Adjamé jusqu’à la fin de l’audience.