Décryptage des 100 jours du gouvernement Duncan III par Dr. Geoffroy-Julien KOUAO, Juriste et analyste politique.
Décrypter les 100 jours du gouvernement Duncan III est malaisé, œuvre difficile, en ce sens que, dans notre système politique, d’abord, c’est le président de la république qui est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif, ensuite, il est le seul à déterminer et à conduire la politique nationale, et enfin, c’est le président qui détient le pouvoir réglementaire.
Et si vous lisez bien la constitution du 1er aout 2000, aucun titre ou chapitre n’est accordé au gouvernement. A l’observation, dans le texte comme dans la pratique constitutionnelle, le gouvernement se présente comme un service de la présidence. On comprend alors le premier ministre quand il dit que son gouvernement « est un gouvernement de mission. » Il faut entendre par là l’exécution de la mission que voudra bien lui confier le chef de l’Etat.
C’est d’ailleurs le président de la république qui va prendre les deux décisions importantes, au niveau politique, des 1000 jours du gouvernement : Le décret de naturalisation de Blaise Compaoré et le projet de loi sur le statut du chef de file de l’opposition. Ce projet de loi, dans son contenu tend à fragiliser la démocratie en côte d’ivoire en ignorant l’Assemblée nationale qui est l’espace, par excellence, de l’antagonisme politique.
Relativement à la réconciliation nationale, le gouvernement semble confier la gestion de la question au temps. Concernant les attentats de Bassam, le gouvernement à trouver les mots et les actes justes pour rassurer les ivoiriens et renforcer la cohésion nationale contre la menace terroriste.
En recevant Pascal Affi N’Guessan, le chef de l’exécutif a posé un acte politique fort. Il ne devrait pas s’arrêter là. Il aurait dû inviter toute l’opposition ivoirienne au palais présidentiel et lui présenter les grandes articulations de la nouvelle politique gouvernementale relativement à la lutte contre le terrorisme.
Geoffroy-Julien KOUAO Juriste et analyste politique.