Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net
La question d’un éventuel 4ème mandat d’Alassane Ouattara a suscité de nombreux débats et spéculations, notamment lors du 2ème congrès du Rdr-Rhdp. Il n’a pas officiellement annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle ivoirienne de 2025. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette situation, bien qu’aucune déclaration officielle ne confirme ses intentions définitives.
Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara a été réélu en 2015 et 2020. Sa réélection en 2020 avait été marquée par une controverse, car certains opposants estimaient que sa candidature violait la limite constitutionnelle de deux mandats. Il avait alors justifié cette aspiration, en argumentant que la nouvelle Constitution de 2016 avait « réinitialisé » le compteur des mandats.
En 2023, alors que le pays se préparait pour les élections présidentielles de 2025, des rumeurs ont circulé sur la possibilité qu’il brigue un quatrième mandat. Ces spéculations ont été alimentées par certains membres de son parti, le Rdr-Rhdp, qui ont exprimé leur soutien à une nouvelle candidature.
A ce rassemblent, la question d’un éventuel quatrième mandat a été au cœur des discussions. Ses partisans ont plaidé pour sa demande, mettant en avant son leadership et ses réalisations économiques. Cependant, cette perspective a également suscité des inquiétudes, tant au sein de l’opposition que parmi certains membres de la société civile, qui craignaient une nouvelle crise politique.
Face à ces tensions, Alassane Ouattara a finalement annoncé qu’il réfléchirait pour donner sa position dans quelques jours. Cette déclaration a été interprétée comme une volonté de préserver la stabilité du pays et de respecter les principes démocratiques.
La décision d’Ouattara a été accueillie avec soulagement par de nombreux observateurs, qui y ont vu un pas important vers le renforcement de la démocratie en Côte d’Ivoire. Cependant, elle a également ouvert la voie à des luttes internes au sein du RDR-RHDP pour la succession, ainsi qu’à des défis pour l’opposition, qui devra se structurer pour proposer une alternative crédible.
Une annonce trop précoce pourrait influencer les dynamiques internes au sein de son parti politique et Alassane Ouattara pourrait préférer temporiser pour consolider son camp ou éviter des divisions avant le scrutin. Son silence pourrait aussi refléter une prudence face à ces enjeux.
Dans ce contexte socio-politique, la priorité pourrait être donnée à des réformes ou à la stabilité avant l’élection. Ouattara pourrait vouloir éviter une politisation prématurée du débat public, notamment face à des défis comme l’inflation ou les tensions sociales. Et à plus de quatre-vingts ans son âge pourrait jouer un rôle dans sa décision. Bien qu’il ait montré une capacité de gouvernance intacte, il pourrait évaluer sa capacité à mener un nouveau mandat.
L’absence d’annonce à ce stade ne signifie pas nécessairement un retrait, elle s’inscrit peut-être dans une logique de calcul politique ou d’attente stratégique et cette reculade d’Alassane Ouattara sur un éventuel 4ème mandat – marque un tournant dans la politique ivoirienne. Elle souligne également l’importance du respect des règles démocratiques et ouvre une nouvelle page dans l’histoire du pays, avec des enjeux majeurs pour l’avenir.
