Les préparatifs des élections régionales et municipales du 2 septembre 2023 prochain en Côte d’Ivoire sont actuellement en cours, et l’alliance entre le Pdci-Rda et le Ppa-CI se renforce progressivement. Le maire de la commune de Toulépleu, par ailleurs vice- président du Pdci-Rda, Denis Kah Zion fait l’état des lieux et dénonce également la mauvaise foi du Rhdp.
Monsieur le maire, récemment vous étiez dans la région du Cavally pour la présentation des candidats de la coalition Pdci-Rda /Ppa-CI aux élections municipales et régionales. Ensuite, vous avez déposé vos dossiers de candidature sous le double parrainage des deux partis politiques. Qu’est-ce qui motive cela ?
Effectivement, les 30 juin, 1er et 2 juillet 2023, les responsables du Pdci-Rda de la région du Cavally que sont les vice-présidents Désiré Gnonkonté et moi-même, le Secrétaire Exécutif Mahias Lessiéhi, le député Flan Téhé Jean et des membres du Bureau Politique et délégués du Pdci-Rda étaient dans la même délégation que les responsables du Ppa-CI que sont le président exécutif Hubert Oulaye, le vice-président Guiriéoulou Emile, Gervais Tchéidé et Jacques Gnahé et des Coordonnateurs et coordonnateurs adjoints et des fédéraux, pour faire une tournée de présentation des candidats de notre coalition, dans les quatre départements de la région du Cavally.
Cette délégation a été in fine envoyée par le président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda et le président Laurent Gbagbo, président du Ppa-CI. L’accueil par nos parents qui adhèrent totalement à cette union des forces et intelligences pour la région, était extraordinaire.
C’est donc dans la droite ligne de cette union des forces que nous avons formé des listes communes, tant au niveau des communes qu’au niveau de la région. Le 22 juillet 2023, nous avons donc déposé à la Commission électorale indépendante (CEI) nos dossiers de candidature, sous le double parrainage du Pdci-Rda et du Ppa-CI I, bien entendu avec les lettres d’investiture signées du président Henri Konan Bédié et du président Laurent Gbagbo. Nos listes sont donc des listes Pdci-Rda -Ppa-CI.
Comment en êtes-vous arrivés là ?
Il faut tout de suite dire que l’idée de la mise ensemble de nos forces et intelligences émane des présidents Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda et Laurent Gbagbo, président du Ppa-Ci . Ayant en commun l’amour du pays, l’engagement pour la cohésion nationale et surtout la paix et la stabilité par des élections inclusives, propres et crédibles, ils ont instruit les différentes directions de leurs partis respectifs d’entamer des discussions pour que le Pdci-Rda et le Ppa-Ci parviennent à une alliance stratégique qui n’a rien d’idéologique. Un comité paritaire de douze membres (six de chaque parti) a donc travaillé pendant des mois et le résultat est là.
Mais nous, dans le Cavally, n’avons pas attendu que les résultats soient officialisés pour initier des discussions au niveau de notre région. Et donc nous avons mis en place un comité paritaire de discussion composé d’une part du ministre Gnonkonté Désiré, vice-président du Pdci-Rda, de moi-même, vice-président du Pdci-Rda, de Mathias Lessiéhi, Secrétaire Exécutif et du député Flan Téhé Jean et d’autre part, du ministre Hubert Oulaye, Président Exécutif du Ppa-Ci, du ministre Emile Guiriéoulou, du député Gervais Tchéidé et de Jacques Gnahé. Tant et si bien que quand nos deux présidents ont donné le feu vert, nous ‘avons eu aucun mal à faire la répartition nécessaire et un partenariat gagnant-gagnant.
Pour la région, le candidat de la coalition Pdci-Rda /PPACI est Hubert Oulaye (PPA-CI). Pour les municipales, le candidat de la coalition à Taï est Guéi Téré, à Toulépleu, c’est Denis Kah Zion, maire depuis 2013, à Bloléquin, c’est Thierry Ouahi, tous les trois issus du Pdci-Rda et à Guiglo, c’est Sihé Jesus (Ppa-Ci).
Du 30 juin au 2 juillet, c’était une démonstration de force pour défier le RHDP ?
Non, ce n’était nullement pour défier qui que ce soit, mais plutôt pour rassurer nos parents et leur dire que nous portons leurs rêves et espoirs. Par ailleurs, était-ce une démonstration de forces ? Sans doute, mais je dirais pour ma part que c’est l’illustration de la pafaite communion entre nos parents et leurs enfants dont ils admettent la politique et la vision. Partout où nous sommes passés, de Taï à Guiglo en passant par Zagné, Toulépleu, Bloléquin, c’était d’immenses foules enthousiamées qui nous ont accueillis.
C’est la preuve que nos parents n’attendaient que nous nous mettions ensemble, car, ils ont souffert et continuent de souffrir. Ils n’attendaient que ceux en qui ils placent des espoirs fondés se mettent ensemble, en leur nom. C’est donc pour cela qu’ils étaient sortis pour non seulement communier avec nous, mais surtout écouter et emporter le message des présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.
Aux législatives de 2021, nous n’avions pu nous entendre dans certaines circonscriptions, ce qui nous a valu de les avoir perdues. Nous n’avions gagné que cinq sur les six sièges. Aux élections locales, notre union fera que nous remportions toutes les cinq collectivités. Cette fois-ci, nous sommes soudés dans cette alliance, nous sommes fermes et tout se fera en équipe resserrée Pdci-Rda/Ppa-Ci.
Concrètement quel est le poids de cette coalition face au Rhdp ?
Avec ce dont on a vu un petit échantillon lors de la présentation de nos candidats du 30 juin au 02 juillet, c’est plutôt aux autres de chercher à connaitre leur réel poids. Car les parents nous ont démontré que notre coalition occupe tous les cœurs et tous les espaces. Si le scrutin est clair et apaisé, nous remporteront tous les quatre maries et la région. C’est inévitable
Qu’est-ce qui n’a pas marché Anne Ouloto et Denis Kah Zion?
Je dois dire tout de suite que la ministre Anne Ouloto est ma sœur. Il n’y a donc pas d’animosité entre nous. Du moins, en ce qui me concerne. Elle est RHDP, Je suis PDCI-RDA. Ce qui arrive, c’est que chacun de nous reste loyal à son parti politique et applique les orientations de son parti.
Le 28 décembre 2022, dans la perspective des élections locales qui viennent, elle a demandé à me rencontrer et j’y suis allé accompagner du délégué département de Toulépleu 2 Gnohanlou Albert et de mon grand frère Zion Aimé, membre influent de mon staff politique. Elle avait à ses côtés son grand frère Eric Ouloto, l’actuel candidat RHDP contre moi.
Elle a fait un large tour d’horizon et a chuté en demandant qu’en tant que sœur et frère, nous nous mettions ensemble pour ces élections locales. C’est-à-dire que je devais l’aider à gagner la régionale et elle devait m’aider à conserver la mairie de Toulépleu. Nous lui avons dit que les frères que nous sommes, ne trouvions aucun inconvénient à coopérer avec notre sœur.
Seulement, – nous dépendons d’un parti qui est le Pdci-Rda ouvert à toutes les discussions. Si après discussions avec son parti, le Pdci-Rda décide que nous allions en alliance avec le Rhdp, c’est avec plaisir que nous irons avec elle. Dans le cas contraire, nous suivrons la voie que nous indiquera notre parti. Et donc nous attendons la décision de notre parti. En janvier 2023, elle nous a à nouveau rencontrés et nous lui avons encore donné cette réponse qui n’était pas un non catégorique, mais une démarche de militants disciplinés que nous sommes.
Entre temps, le Rhdp a choisi son frère comme son candidat et ce dernier est immédiatement entré en précampagne contre nous. Alors, quand le Pdci-Rda a demandé d’aller en alliance avec le Ppa-Ci, nous n’avions plus à attendre. Nous sommes donc totalement engagés dans l’alliance indiquée par notre parti.
Votre position de maire dans l’opposition ne peut-elle pas être un obstacle pour le développement de Toulepleu ?
Quand nous entendons çà et là des propos du genre « si vous ne votez pas les candidats du Rhdp, vous n’aurez pas le développement », on peut le penser. Mais nous insistons pour dire que les ressources de l’Etat sont le patrimoine de tout le monde. Ce ne sont pas les seuls militants du Rhdp qui paient les impôts, les taxes, les redevances, les frais divers et les TVA. Ce sont tous les Ivoiriens qui paient pour que l’Etat ait les moyens.
Et donc ma position d’opposant ne devrait pas être un obstacle. Ce qui devrait être un obstacle, c’est quand nous n’avons aucun programme, aucun projet de développement de notre commune, et nous en avons à profusion.
De 2013 à maintenant, nous avons travaillé comme il se doit et notre bilan salué par tous plaide en notre faveur. Tout le département a une seule commune, nous sommes donc un maire du département et nous travaillons en fonction pour le bien de nos parents de la commune et de tout le département.
Quel bilan partiel revendiquez-vous aujourd’hui ?
Le moment arrivera où de façon exhaustive, nous ferons le bilan devant tous. Pour l’instant, c’est juste un petit résumé que je peux faire. Nous avons bâti l’Hôtel de ville, avec un équipement moderne, à la dimension de l’ambition que se donne notre commune ; pour la jeunesse, des foyers polyvalents ont été construits dans douze (12) villages et des appuis à l’emploi et à l’auto-emploi sont constamment apportés aux jeunes des quartiers et villages de la commune (Sodeci).
En matière de santé rurale, des dispensaires, maternités, logements du personnel médical et des équipement médicaux réalisés dans beaucoup de localités par nos soins sont des preuves palpables ; sur le plan de l’éducation, nous avons construit ou achevé des écoles, des cantines scolaires, procédé à l’extension de certaines et tout cela est visible partout ; l’électrification des quartiers de la ville et l’entretien du réseau électrique dans les villages de la commune est aujourd’hui une réalité.
Nous entretenons continuellement les rues des quartiers, les voies menant dans nos villages ont toujours été traités., de nouvelles rues ont été ouvertes et celles qui avaient disparu ont été réhabilitées, tout comme nous avons réhabilité l’abattoir municipal et ouvert des latrines publiques au grand marché que nous avons réhabilité et qui est chaque jour entretenu ; l’adduction en eau potable de la Sodeci dans nos villages fait partie depuis quelques années de nos actions fortes.
Faut-il rappeler que Sahibly, Guielle, Ziombly, Toulepleu-village sont déjà connectés au réseau Sodeci grâce notre lobbying et dans quelques jours, l’eau coulera dans les robinets du village de Sehizaibly, et dans quelques mois nous nous attaquerons aux travaux pour faire couler l’eau de la Sodeci dans les robinets de Bakpahi et Diolle…
Pour l’entretien de cette ville, malgré la démission de l’Anaged structure de l’Etat en charge de l’assainissement et de la salubrité, nous faisons de notre mieux pour rendre la ville propre… Notre assistance sociale sous le sceau de la solidarité à l’endroit de nos parents est permanente. A titre d’exemple, assistance funéraire, prises en charge scolaires, prises en charge médicale, embauche des jeunes, démarche pour obtenir après trois ans d’une agence Emploi Jeunes à Toulepleu.
Grâce à la bonne compréhension du ministre Touré Mamadou, ministre de la jeunesse de l’emploi Jeunes. Aujourd’hui dans les locaux de la mairie une assistance est apportée aux jeunes avec des emplois à eux offerts. Grâce à notre lobbying, les jeunes de Toulepleu ne vont plus à Guiglo pour aller passer leur permis de conduire. Ils bénéficient directement des financements des projets. Le programme THIMO offre des emplois aux jeunes et femmes.
Pour les femmes, nous avons développé des projets agro-pastoraux et des soutiens tous azimuts. Berf, nous travaillons jour et nuit pour le bien-être de nos parents. Nous aurions fait plus, s’il y avait une harmonie entre le Conseil régional et nous. Mais non. Nous sommes plutôt perçus comme des adversaires, des ennemis à abattre.
Malgré notre bonne foi, notre ouverture. Et puis enfin, notre commune serait plus reluisante aujourd’hui si les travaux de bitumage engagés depuis 2015 entre Bloléquin et Pékan Barrage en passant par Toulépleu et ceux de Toulépleu Zouan-Hounien étaient achevés. Malheureusement, c’est le triste constat. Tous les travaux qui avaient bien démarré ont été suspendus depuis des années, pour des raisons que personne ne sait réellement.
Des promesses de reprise des travaux sont faites et Toulépleu prend son mal en patience. Cette générosité reconnue du président de la République surnommée « Ouattara goudron » ne s’est pas encore fait sentir dans le Cavally. La route de Taï attend d’être bitumée. Guiglo -Bloléquin également. Bloléquin Toulépleu inachevé. Toulépleu -Zouan-Hounien, l’entreprise a disparu.
Ces réalités sont-elles réellement parties à la connaissance du Président de la République ?
Pas si sûr…
Que faites-vous pour des élections sans violence dans le Cavally ?
C’est notre principal cheval de bataille. Nous sensibilisons et sensibilisons tous les jours pour une élection vraiment sans violence. Depuis toujours, Toulépleu ne connait pas de violence lors des scrutins. Même en 2020, Toulépleu a su préserver le calme et la paix. Nous espérons qu’il en sera ainsi pour 2023 et 2025. C’est pourquoi nous interpellons tous les partenaires au processus électoral de s’inscrire dans la droite ligne d’un scrutin paisible et faisant en sorte que toi soit sain, clair et crédible.
Source : Le Nouveau Réveil