Entretien réalisé par Vouzo Zaba/ Afriquematin.net
En marge des festivités de la journée internationales des femmes organisée le dimanche 08 mars 2020 dans les locaux de l’ambassade de la République centrafricaine à Abidjan, nous avons tendu notre micro à la maitresse des lieux, Mme l’ambassadeur Lydie Flore Magba. Convaincu de l’apport indispensable de la Femme dans tout processus de développement, la diplomate a insisté, tout le long de cet entretien, sur la nécessité d’organiser ses compatriotes afin de faire de celles-ci le fer de lance du programme de développement du président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra.
Bonjour Madame. Quelle est le sens que vous accordez à la rencontre de ce jour?
Bonjour Monsieur. Je suis Mme Lydie Flore Magba, ambassadeur de la République centrafricaine en Cote d’Ivoire. Je suis très heureuse d’avoir été nommé dans ce pays. Depuis mon arrivée en novembre 2019, j’ai été accueillie chaleureusement par les officiels et les populations ivoiriennes. J’apprends tout doucement à connaitre ce pays et c’est tant mieux pour la mission qui m’a été assignée. C’est la première fois que l’occasion m’est offerte de célébrer la journée internationale des droits des femmes avec ma communauté ici en Côte d’ivoire. Sachant qu’il y a une proportion non négligeable de celle-ci qui est féminine, je l’ai donc conviée à cette cérémonie pour en savoir un peu plus sur le vécu quotidien de chacune, les difficultés qu’elles éprouvent. Je voudrais mettre mon expérience à leur disposition et, naturellement m’enrichir des leurs. En outre, il ne faudrait pas occulter le fait que l’édition 2020 met un trait particulier sur l’égalité du genre. Pour cette raison, la femme devrait connaitre sa véritable valeur, elle ne gagne rien à se sous-estimer. Bien sur, l’homme à une place essentielle et cela ne saurait être une concurrence qui lui est faite. Nous le respectons mais c’est cette complémentarité que nous voulons faire ressortir pour l’essentiel. Nous voulons souligner que nous sommes capables d’aider l’homme, aussi bien dans les bons moments de la vie que dans les moments difficiles.
Pourquoi est ce que c’est seulement sous votre mandat que les femmes centrafricaines ont décidé de s’organiser en association ?
Le président de la République centrafricaine, son excellence Faustin-Archange Touadéra , a toujours prôné l’égalité du genre. Son combat a été de pousser constamment les femmes à aller de l’avant. Pendant la période de transition qu’a connue la Centrafrique, la présidente d’alors, Catherine Samba Panza, en avait fait l’une de ses priorités. La femme est source de vie, source d’apaisement. Notre combat est, de ce fait, de nous battre pour matérialiser la vision du président de la République.
Quelle est la place que le chef de l’Etat centrafricain accorde à la femme dans son projet de développement ?
Je suis un exemple palpable de la place que le président Touadéra accorde à la femme centrafricaine dans le développement de notre pays. Des pans entiers de son projet de gouvernement sont orientés vers l’émancipation de la femme et l’égalité du genre. J’en profite pour lui témoigner la reconnaissance des femmes centrafricaines pour sa confiance dans l’attribution de ces hautes fonctions étatiques. Et moi particulièrement, je ferai tout mon possible pour défendre les intérêts de la nation, dans la dignité et le travail, pour mériter la confiance que m’ont accordée les autorités de mon pays.
Vous avez longuement insisté sur les notions d’unité, d’amour …
J’ai profité de cette rencontre pour prôner l’unité au sein de notre communauté, particulièrement entre nos sœurs. L’amour, la solidarité doit primer dorénavant. Si je me suis prêté au jeu de mannequinat tout à l’heure pendant la cérémonie (rire), c’était pour détendre l’atmosphère et pour que chacune des femmes présentes soit détendue et à son aise. Plus jamais de complexes, plus jamais de clivages entre centrafricains. Tout est possible quand on le veut. Et nous voulons aider la République centrafricaine à sortir de cette crise qui dure. Comme je l’ai déjà souligné au cours d’une interview accordée à l’un de vos confrères, la côte d’Ivoire est pour nous un timonier, un leader que l’on doit suivre pour une sortie de crise comme elle l’a si bien réussie. Il faut mettre fin aux factions armées par-ci, par-là en Centrafrique. Avec les accords de Khartoum, nous devons ‘’marcher’’ sur les hostilités, nous devons nous lever comme un seul homme pour sortir le pays de la crise.
Que comptez-vous faire concrètement pour vos sœurs ici en Côte d’Ivoire ?
Toutes les femmes, sans exception, portent chacune en elle une valeur inestimable. Ma vision est de les regrouper au sein d’une association, l’association des femmes leaders, afin qu’elles puissent éveiller toutes ces valeurs qui sommeillent en elles. Comme la conférencière l’a souligné tout à l’heure, la femme est l’os et l’homme, l’argile. L’argile fond au contact de l’eau, pas l’os. Lorsqu’il tombe, il rebondit intact dans tous les sens, à l’image de la femme. Et lorsque la femme s’aventure dans un domaine quelconque, elle s’en sort généralement plus que l’homme. Je vais vous livrer une anecdote personnelle : Depuis mon arrivée ici, mes collaborateurs m’ont surnommé ‘’ Ambassadeur TGV’’ (rire) parce que je suis exigeante dans le travail. Je veux qu’on ne dorme pas, qu’on aille très vite
J’aime tout le monde et depuis mon arrivée ici, je n’ai fait aucune différence parmi mes compatriotes. Sans amour, rien ni peut être crée : ni le développement, ni la paix. Une seule personne ne peut porter à elle seule l’ensemble du fardeau d’un pays. Il faut qu’on crée une association, qu’on prête main forte aux femmes à Bangui et dans les autres villes du pays et au président Touadera pour que les choses puissent avancer pour le bien de tous.
Avez-vous un dernier message à lancer à l’endroit de ces femmes qui résident ici en Côte d’Ivoire ?
Oui. Celui de l’importance qu’elles ont aux yeux du président de la république. En effet, Le leadership est inné en la femme. C’est à elle d’exploiter cette potentialité. Il n’y a pas de miracle à réaliser pour cela. J’invite donc mes sœurs à croire en elle et à se réunir dans cette association car c’est main dans la main que nous pourrons aller de l’avant et relever tous les défis qui se présenteront à chacune d’elle tout d’abord, et enfin à la nation Centrafricaine toute entière. Je vous remercie.