Par Justin KASSY – Afrique Matin.Net
« Les Ballets Africains de la République de Guinée ». C’est un groupe artistique créé en 1948, sous l’inspiration de l’éminent chorégraphe : Kéita Fodeba. Il avait l’aval de nombreux Chefs d’Etat Africains qui voyaient en ce groupe, un agrégat de la Culture africaine. De ce groupe, les Chefs d’Etat d’alors étaient fiers. Compte tenu de l’idée maîtresse qui le sous-tendait. Il portait en lui les valeurs de l’Afrique en ces moments de lutte émancipatrice pour l’acquisition des souverainetés politiques. Kéita Fodeba a fait preuve de courage en ces temps forts de l’Histoire de l’Afrique. Il a bravé les coups bas du colon qui voulait s’approprier l’Afrique, eu égard à ses potentialités énormes.
Les talents des musiciens, leur compétence et surtout la qualité de leurs spectacles a émerveillé le monde entier jusqu’à l’indépendance de la Guinée en 1958, avant de devenir « l’Ensemble National de Danse de la République de Guinée ». Le Président de la République, S. E. Ahmed Sékou Touré va faire des « Ballets Africains de République de Guinée » une préoccupation personnelle. Il octroie un budget conséquent au groupe.
Ce qui lui permettra de visiter les quatre coins du monde, en se permettant parfois de tourner jusqu’à deux ans d’affilée. Ils visiteront 165 capitales en présentant 695 spectacles en 750 jours, en parcourant 180 .000 kilomètres en avion, 33.000 en train et 21.000 en Bus. Les « Ballets Africains… », pour le rôle d’Ambassadeurs itinérants qu’ils ont joué, ont fait l’unanimité de tous, emportant avec eux dans leurs voyages, la fierté et les aspirations du peuple guinéen. Ils avaient une noble mission : « promouvoir une meilleure compréhension de l’Afrique, en vue de créer les conditions favorables à une coopération saine et fructueuse entre l’Afrique et le reste du monde».
Depuis la disparition du Président Ahmad Sékou Touré en 1984, les « Ballets Africains de la République de Guinée » étaient devenus « orphelins ». Pire ! Ils ont disparu. Puisque les régimes qui ont succédé au temps de Sékou Touré les ont abandonnés. Les musiciens étaient livrés à eux-mêmes. Et pourtant, ils ont joué un grand rôle dans la lutte émancipatrice du pays, voire de l’Afrique. Pour ne pas voir mourir, disparaître, un tel héritage, un héritage culturel qui a valeur de patrimoine culturel, un legs de feu Ahmed Sékou Touré, deux Guinéens de souche : TIDIANE SOUMAH, Sociologue de son état, et Mamoudou Condé, un universitaire respectable et respecté, se sont retrouvés pour sauver ce qui reste encore à sauver de ce patrimoine culturel que sont : « Les Ballets Africains de la République de Guinée ».
Dieu Merci ! Au sortir de leur concertation est née l’idée de ressusciter les « Ballets Africains de la République de Guinée ». Sans tarder, ils ont mis à exécution cette noble idée qui aujourd’hui, fait renaître ce fantastique groupe que les festivaliers du « Masa2020 » ont découvert et apprécié à sa juste valeur. Les « Ballets Africains de la République de Guinée » sous la houlette de Tidiane Soumah et Mamoudou Condé a un nouveau spectacle. Il s’intitule : « TAMTAMBA ».
Il comporte douze spectacles de quatre-vingt dix(90) minutes à deux temps forts : le premier tableau présente à travers un voyage artistique, les valeurs culturelles et patrimoines historiques (rythmes, percussions, danses, masques, costumes, etc.) des quatre régions naturelles qui composent la République de Guinée. Le deuxième et dernier tableau présente un spectacle vivant, riche en percussions et danses sur la famine en Afrique. De nos jours, beaucoup de personnes, hommes, femmes et surtout les enfants souffrent de la faim et de malnutrition sur le continent. Une catastrophe humaine causée par des guerres.