En marge du récent Salon International du Tourisme d’Abidjan (SITA), nous avons rencontré M. Divaika Kiemba DINA, président du Centre Euro Africa basé en Espagne. Centre Euro Africa est une organisation non caritative née le 15 juillet 2010 et qui se décline comme un pont entre l’Afrique et l’Europe. Interview !
Quelle idée renferme le Centre Euro Africa?
Il faut dire que ce centre a été créé le 15 Juillet 2010. Mais avant cette date, nous avons passé trois années à faire des recherches. Conclusion, il ressort qu’au niveau des Africains qui vivent en Europe, on a les enfants de nos parents qui ont été déportés en Europe pendant la période coloniale, et ceux qui sont nés ici en Afrique et qui sont partis s’installer en Europe. De ces deux groupes, il y en a qui sont aujourd’hui des savants, de grands docteurs dans le monde. Notre rôle est de mettre en lumière toutes ces intelligences. Ça, c’est la première phase. La seconde est de créer ou de renforcer les relations entre les entrepreneurs et opérateurs économiques africains et européens. Nous sommes un pont entre les deux continents en permettant d’obtenir des opportunités au niveau économique et de la recherche des partenaires.
Quelles sont les premières grandes actions que vous avez eues à mener?
Au niveau de la ville de Barcelone où nous sommes basés, nous avons déjà fait des activités éducatives et culturelles. Mieux, nous avons initié en 2015 un programme dénommé « la rencontre des maires » qui a permis de créer une rencontre des maires des villes africaines avec leurs homologues espagnols. On organise parfois des conférences et des séminaires au cours desquels les participants se font des contacts et des partenaires. Certains maires qui viennent avec leurs projets échangent avec des partenaires, expriment leurs attentes en fonction de la taille de leur ville, nouent des contacts enrichissants ou bien signent des partenariats dans un esprit gagnant-gagnant. Pour les premières éditions, on a eu des élus venus de la Mauritanie, du Sénégal qui sont retournés satisfaits.
Comment se fait le choix des maires à inviter?
D’une part, il y a ceux qui nous adressent une demande que nous analysons, et d’autre part, à notre niveau, on choisit certains maires des villes à qui nous adressons des courriers et une fois qu’ils sont d’accord, nous menons les démarches administratives pour qu’ils arrivent. Une fois présents, on organise des rencontres B To B avec des partenaires pour qu’ils échangent autour de leurs projets. Et ils repartent toujours satisfaits de ces rencontres et des forums qu’on organise à leur intention.
Est-ce qu’il y a des résultats perceptibles de vos actions, disons des exemples concrets?
Tout à fait. Je peux prendre l’exemple de la ville de Boulbenoua en Mauritanie dont le maire était invité à nos rencontres en 2015. Quand il est arrivé, on lui fait visiter quatre villes d’Espagne pour échanger avec des partenaires qui exercent dans le domaine agronomique. A son retour, il y a un partenaire qui est allé installer une usine dans cette ville située en plein désert et qui existe bel et bien. Il y a aussi une ville près de Luanda dont le maire en a bénéficié également. Lorsqu’on invite un maire, on essaie de connaitre un peu sa démographie et en fonction de cela, on choisit quelques villes espagnoles qui ont les mêmes critères. Et quand il arrive en Espagne, il a l’occasion de les visiter, de tisser des contacts avec des investisseurs. Et ça marche très bien. En somme, on créé le contact, on fait le suivi des relations entre ces partenaires pour voir comment ça marche.
L’Espagne étant l’une des portes de l’immigration clandestine des jeunes africains, quel est votre apport dans la résolution de ce phénomène ?
C’est un phénomène déplorable pour l’Afrique. A notre niveau, on sensibilise les jeunes africains qui pensent toujours que l’Europe c’est l’Eldorado. Nous disons non ! Mais c’est une question d’éducation. Il faut que nos jeunes soient bien éduqués. Et dire aux gouvernants de créer les conditions pour que la jeunesse africaine reste sur place.
Avez-vous le soutien dans vos actions des autorités espagnoles?
De temps à autres, mais cela dépend des thématiques sur lesquelles nous travaillons souvent lors de nos activités. Comme le cas où il était question de parler de l’environnement, on a eu leur soutien.
D’où tirez-vous vos financements pour réaliser vos activités ?
La plupart de nos membres exercent des activités libérales. Mais on tire nos ressources des différents sponsors qui viennent sur nos événements.
Combien doit débourser un maire invité à votre rendez-vous ?
Comme nous l’avons dit plus haut, nous menons les démarches administratives auprès des ambassades, maintenant il y a les questions d’interprètes, la communication, tout cela nous revient. Mais il y a le déplacement, le séjour, et autres qui reviennent à l’invité.
Avez-vous des représentations en Afrique?
Nous sommes des citoyens du monde au Centre Euro Africa, alors on se sent à l’aise partout où on se trouve et nous sommes ouverts à tous. Pour l’instant nous avons deux représentations dont une au Kenya et l’autre en Côte d’Ivoire puisque c’est grâce à notre représentant que j’ai été invité au Salon international du Tourisme d’Abidjan. Nous avons des anglophones, des francophones, des lusophones au sein de notre structure. Nous ne sommes pas fermés aux autres.
Que pouvez-vous nous dire au terme de notre entretien ?
C’est dire aux Africains de ne pas avoir des appréhensions quand ils sont à la recherche des partenaires et des opportunités d’affaires en Europe. Notre centre est bien indiqué pour mieux les orienter et les satisfaire. Il y a des brebis galeuses certes, mais nous avons fait nos preuves déjà et depuis bientôt 9 ans, nous essayons de maintenir le cap de bonnes relations avec ceux qui nous sollicitent. La preuve, nous sommes invités à de grandes rencontres européennes. Il vous suffit de le vérifier sur nos contacts, notre site web et autres réseaux sociaux.
Réalisée par JM TONGA