Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
« La bataille sera salutaire si celle-ci est menée jusqu’au bout pour faire céder les tout puissantes multinationales. Elle sera aussi saluée si elle porte ses fruits parce qu’à notre niveau qu’à notre niveau il n’y a pas de moyens de stockage du cacao. Après deux mois, le produit peut être touché par l’humidité voire la moisissure entre nos mains » c’est ce sentiment de crainte de Kanga Yao, producteur dans le département de Meagui, qui est ressenti par l’ensemble des planteurs.
Ce cri de désolation, venant aussi de Fofana Pissehon, du village de Gabiadji, dans le département de San Pedro, fait redouter le pire. Celui-ci craint pour lui et ses pairs. « Nous, les producteurs qui sommes les parent pauvres de cette chaîne avions déjà payé une fois le prix », se rappelle-t-il.
Quant à Gosso Nemlin, cet autre opérateur agricole vivant à Adjamene dans la Sous-préfecture de Grand Bereby, dit saluer le combat des autorités Ghanéennes et ivoiriennes. Mais, il trouve inconcevable l’imposition des décisions politiques aux producteurs sans une large consultation. « Chez nous, ici on nous impose tout. On ne consulte personne », renchérit-il. Il a par la suite lancé des menaces voilées « cette fois-ci nous n’accepterons pas d’être les grands perdants de cette bataille comme ce fut par le passé ».
Et ce qu’il était convenu d’appeler « la guerre du cacao » avait eu lieu entre les années 1987 et 1989, opposant le président Houphouët-Boigny aux «forces – du marché mondial ».
Trente (30) ans plus tard, c’est le temps de la bataille d’Accra et d’Abidjan contre les chocolatiers. Ces deux gros producteurs qui à eux seuls font plus 65% de la production mondiale du cacao viennent de lancer un ultimatum aux chocolatiers. Ils exigent un prix planché de 2600 dollar US la tonne. Ce qui pourrait soulager les acteurs de la filière.