Les Tchadiens sont appelés ce dimanche 11 avril aux urnes pour élire leur président. Dix candidats ont été enregistrés par les autorités, même si certains avaient annoncé qu’ils ne briguaient plus le suffrage des électeurs. Le responsable de communication de la campagne électorale du candidat-président Idriss Déby Itno, Jean-Bernard Padaré donne les raisons de la candidature du président sortant.
Le président sortant Idriss Déby se présente pour un sixième mandat, le 11 avril prochain. Que propose-t-il de nouveau aux Tchadiens ?
Le candidat Idriss Déby Itno, candidat du consensus, propose tout d’abord aux Tchadiens la stabilité, la paix, la sécurité. Il s’appuie sur un programme qui comporte trois grands axes. D’abord, un Tchad de paix et de sécurité, ensuite un Tchad plus solidaire, c’est-à-dire, qu’il envisage de renforcer les secteurs de la santé, de l’éducation et de la formation et enfin le développement du Tchad, qui passe, bien évidemment, par un désenclavement, c’est-à-dire, aussi bien intérieur, qu’extérieur.
Votre candidat-est à sa sixième campagne électorale, cette année. Qu’est-ce qui est nouveau parmi ses propositions, cette fois ?
Ce qui est nouveau, c’est que, monsieur Déby propose de renforcer et de compléter ce qui a été déjà fait. Renforcer la paix et la sécurité, la démocratie dans notre pays. Et surtout, amplifier la réforme de nos institutions et le développement de notre pays, le rayonnement de notre pays dans le concert des nations.
Il se présente comme le candidat du consensus, alors que l’opposition, la société civile, les syndicats et plusieurs mouvements citoyens, sont vent debout contre son sixième mandat. Est-ce que ce n’est pas contradictoire ?
Au lieu de faire des contrepropositions au programme du candidat du consensus, l’opposition préfère déclarer et rendre le Tchad ingouvernable, en lançant des appels à l’insurrection populaire, pour déstabiliser les institutions de la République. Par ce comportement, ces opposants aux pieds d’argile sont en porte-à-faux avec les principes démocratiques dans un État de droit, comme le Tchad.
Quand on parle de consensus, c’est de parler, ici, de la décision de plus de 113 partis politiques, plus le MPS, issus de la majorité présidentielle, comme de l’opposition démocratique, qui cautionnent la candidature d’Idriss Déby Itno.
Justement, les principaux opposants ont annoncé leur retrait du processus électoral. Est-ce que cela ne risque pas d’entacher la crédibilité de ce scrutin ?
Ce retrait est, en réalité, un refuge contre la débâcle électorale certaine, pour ces partis sans militants. Ce n’est pas la première fois et ce n’est pas le boycott qui conditionne la crédibilité d’une élection, mais plutôt les institutions qui sont chargées de l’organiser, qui sont composées paritairement.
Que répondez-vous à ceux de ses détracteurs qui estiment qu’après trente ans de pouvoir, Idriss Déby est un homme du passé et qui ne peut plus incarner l’avenir?
Idriss Déby a évolué avec son temps et avec les Tchadiens, il fait partie intégrante de leur vécu. Et à ce titre, il est le mieux placé pour s’occuper de l’avenir du Tchad qu’il porte dans sa chair. Je dis bien dans sa chair, mieux que quiconque.
Quel bilan dresse Idriss Déby de son action, après trois décennies au pouvoir ?
Le bilan du candidat du consensus, Idriss Déby Itno, au regard de la situation du pays au début des années 1990, est des plus élogieux, car après avoir passé les dix premières années à instaurer, à ancrer la démocratie, la paix et la sécurité, Idriss Déby s’emploie, depuis, à construire une société juste, une économie résiliente et équitable, basée sur la promotion du pouvoir d’achat des ménages. Bref, beaucoup de choses ont été faites, dans tous les secteurs !
Comment expliquez-vous son bilan qui est contredit par le classement des organisations internationales, montrant – que le Tchad est abonné aux dernières places ?
Nous savons que ces organisations ont leurs suppôts en place et ceux-là ne leur donneront jamais la réalité des chiffres et la réalité du vécu des Tchadiens.
Quel est votre point de vue sur ce qu’avancent les opposants qui estiment que le pays s’est appauvri sous son règne, que les revenus du pétrole ont été dilapidés, qu’il est endetté plus que jamais?
À l’instar d’autres pays, le Tchad a subi de plein fouet la crise économique liée à la baisse du baril de pétrole. Depuis 2018, nous sommes en train de remonter progressivement la pente, grâce aux efforts soutenus du gouvernement. Il faut noter que le Tchad est l’un des pays les moins endettés de la sous-région. Ces opposants, qui prétendent que notre pays s’est appauvri, ce sont des gens de mauvaise foi, habitués à dénigrer le Tchad à l’extérieur, pour se faire passer pour de gens qui pourraient mieux le gérer.
Quel avis portez-vous sur le plan des droits de l’homme et de la démocratie, dont certaines organisations dénoncent régulièrement leur violation?
Le Tchad est un État de droit, quoi qu’on en dise. Les droits de l’homme, la démocratie, sont consacrés dans la Constitution tchadienne. C’est justement parce que le Tchad est une démocratie et un État respectueux des droits de l’homme, que le gouvernement ne peut tolérer l’anarchie et le désordre qui sont le contraire du droit.
Source : rfi.fr avec afriquematin.net