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Situation socio-politique / Adjé Dominique, Président du PRD, « Que chacun soit animé par un comportement responsable, d’apaisement, du don de soi »

Entretien réalisé par Brou François – Afriquematin.net

Ex-directeur de campagne départemental d’Alassane Ouattara, secrétaire national et secrétaire général adjoint chargé du sport au Rdr, Adjé Dominique a démissionné de cette formation politique depuis le mercredi 23 janvier 2019 dernier. L’actuel député  de Bouaflé  qui vient de créer son propre politique, le Parti pour la République et la Démocratie (PRD), s’est confié à Afriquematin.net.

Quel a été le mobile de votre démission  du Rdr ?

…Le Rdr fait partie des partis politiques de ce pays, J’y ai milité pendant plus d’une vingtaine d’années et je pense que dans la vie de tout être humain, à un moment donné,  face à l’histoire,  il faille  partir en toute intelligence et en toute responsabilité. C’est ce que j’ai fait. C’était le temps de partir après 20 ans de loyaux services rendus a mon ex formation politique. Et j’estime aussi que j’ai maintenant  les aptitudes et la capacité à gérer moi-même personnellement un parti politique. D’où mon départ.

Cette démission ne cacherait-elle pas des raisons beaucoup plus pertinentes que celles que vous évoquées?

…. Les actions menées par le parti n’étaient plus celles que j’avais embrassées quand je rentrais.J’y ai adhéré volontairement et si je pars, je pars volontairement, sans aucun souci. Je voudrais vous rappeler que j’ai été le conseiller du président Ouattara pendant  plus d’une quinzaine d’années et proche de lui. Nous sommes arrivés  au pouvoir  conformément aux ambitions  de tout parti sérieux. Malheureusement, la gestion du pouvoir n’est  plus, depuis quelque temps, ce qui m’avait motivé à adhérer au Rassemblement des Républicains, et bientôt,  ce changement de dénomination, voire de parti. Donc, s’il était question de revenir au  parti unique, je ne militerais certainement jamais  au Rdr. Parce que je serais tout simplement resté  au Pdci-Rda.  Donc, face à tels faits, il était opportun pour moi et de ma part de créer mon parti politique.

Justement, comment expliquez-vous votre  départ du Pdci-Rda ?

J’avais beaucoup de familiarité avec le président Henri Konan Bédié et je connaissais aussi l’homme Ouattara. La  gestion de l’héritage du président Félix Houphouët-Boigny a été pour moi quelque chose de fondamental. Il était pour nous un grand-père et telle que cette gestion a dû se mêler en conflit, il fallait que je fasse un choix. Ouattara m’a fait des propositions judicieuses et avantageuses, et j’ai été d’avis que j’avais plus à gagner avec lui. Et aujourd’hui, je dis que j’ai gagné, d’abord en formation, en maturité et en relations. C’est ce qui a motivé mon départ du Pdci-Rda.

Votre départ n’a-t-il pas suscité des mécontentements au Rdr au moment où le nouveau parti dit unifié, avait en quelque sorte besoin de tous ses cadres ?

…., Je suis secrétaire national et secrétaire général adjoint chargé du sport. J’ai adressé en bonne et due forme un courrier que j’ai transmis à la direction du parti en lui annonçant mon départ. Et tranquillement.

Quels sont vos  ambitions ?

 Les Ivoiriens sont des êtres très intelligents, instruits. Qu’ils soient analphabètes, politiciens, disons à quelque niveau que ce soit, ils sont matures. En ressources humaines, la Côte d’Ivoire dispose d’un potentiel énorme. Je pense qu’avec ce potentiel, on peut gérer le pays et réussir de grandes choses. Avec ce dont  nous disposons, quand on regarde le taux d’endettement, ce n’est pas normal. Nous avons atteint la maturité, je suis capable de diriger la Côte d’Ivoire, j’ai atteint ce niveau-là. Et je crois que je mettrai mes services à la disposition de ce pays. Tout est possible, car la qualité et les compétences pour gérer ce pays sont là.

Le Parti pour la République et la Démocratie (PRD) lorgne t-il déjà vers  l’une des plateformes politiques actuelles ?

….Nous allons regarder la plate-forme qui nous sied et nous allons y adhérer. Nous considérons que c’est ensemble que l’on peut faire valoir ses idées.

Depuis un  moment, des personnalités politiques sont dans le viseur de la justice. Ne craignez-vous pas que vous puissiez être l’un d’eux dans l’avenir ?

Je suis désolé et je déplore cette attitude, j’estime que le pays n’en a pas besoin et la gestion du pouvoir n’en a pas non plus besoin. Gérer un pays n’est  pas synonyme de gérer sa poche, ni sa famille, c’est plutôt géré une nation avec toutes les composantes. Quand on prend le pouvoir, c’est pour accompagner les populations, et non pas pour créer une fracture sociale. Je ne trouve pas  responsables les péripéties que nous constatons de nos jours. Gérer un pouvoir, c’est quelque chose de noble. On doit convaincre et je ferai l’effort, à mon niveau pour  convaincre tous les Ivoiriens à adhérer à notre formation politique, le  Parti pour la République et la Démocratie (PRD).

A l’endroit du peuple ivoirien, avez-vous un appel à lancer ?

Pour conclure, je remercie d’abord votre organe, afriquematiin.net qui m’a offert en exclusivité la parole. A cet effet, je profite de cette occasion pour  lancer un appel, de façon solennelle, à l’endroit de la classe politique ivoirienne,  que chacun soit animé par un comportement responsable, d’apaisement, du don de soi. M’adressant à mes compatriotes, je leur dis que  le PRD  a été créé  par des Ivoiriens épris de paix, d’amour et de fraternité pour changer la façon de manager le pouvoir. Epouser cet esprit que le Père fondateur, Félix Houphouët-Boigny, nous a légué, c’est-à-dire la Paix qui est fondamental dans la conduite de celui qui aspire à diriger ce pays. Le président Félix Houphouët-Boigny ne nous a pas enseigné la violence, il n’a fait que prôner le rassemblement autour de cet idéal commun qui est la PAIX. Que les Ivoiriens nous rejoignent pour qu’ensemble, nous mettions en place une Côte d’Ivoire unie et fraternelle.

 

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